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Résister à la déportation en France et en Europe

L'extrait sonore

Résister à la déportation en France et en Europe - compilation des extraits
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Compilation d'extraits sonores sur la résistance à la déportation.
  • Témoin(s) :
    Andrieux Jeannette En savoir plus

    Jeannette Andrieux est née Roche en 1927 dans une famille d'agriculteurs. À la déclaration de guerre en 1939, elle réside à Périgueux et participe à l'engagement de sa famille dans la Résistance. Son frère, Samson Roche, entré dans la clandestinité en 1943, a été un résistant des groupes des Francs-tireurs et partisans (FTPF). Sa mère, Gabrielle Roche, a eu un rôle déterminant dans la protection de la famille Simler, israélites cachés chez elle. Parmi ses amis, de jeunes hommes du maquis ont été tués au combat, notamment à Niversac (Saint-Laurent-sur-Manoire) en mars 1944.

    Chouet René En savoir plus

    René Chouet est né en 1924 dans une famille ouvrière de Périgueux. Apprenti plâtrier à la fin des années 1930, il joue au football dans un club sportif de Périgueux. La défaite française de 1940 et les compromissions du régime de Vichy font naître en lui un esprit de résistance et une conscience politique. En compagnie de jeunes gens il proteste spontanément et marque son désaccord contre l'occupation et la politique de collaboration. Il décide de se soustraire aux Chantiers de jeunesse et de rejoindre les maquis. Imprudent, il est arrêté en février 1944. Interrogé par la Gestapo il est transféré à Limoges, puis Compiègne et enfin Mauthausen. Intégré à l'organisation clandestine du camp, il participe à des opérations de sauvetage et de résistance. En mai 1945 le camp est libéré, et il adhère au parti communiste. De retour en Dordogne il s'engage dan la vie politique.

    Ciana Pierre En savoir plus

    Pierre Ciana est né en 1922 à Périgueux. À la déclaration de guerre il est à l'école professionnelle de Périgueux, jusqu'en 1942 où il est requis par les Chantiers de jeunesse. En 1943, les jeunes de ce chantier sont remis aux autorités d'occupation pour le service du travail obligatoire (STO). À Vienne (Autriche) il travaille pour l'industrie de l'aviation, avant d'être transféré dans une usine souterraine de Tchécoslovaquie. Il s'évade en septembre 1944 pour rejoindre la Résistance slovaque, dirigée par des officiers soviétiques. Il participe aux opérations de guérilla, puis est transféré dans un camp de transit en Pologne, avant de traverser l'Europe pour Odessa. Finalement remis aux autorités britanniques à Berlin, il regagne la France.

    Colin Yves En savoir plus

    Yves Colin est né en 1922, et était lycéen à la déclaration de guerre en 1939. Engagé dans l'armée française en 1940, il est mis en congés d'armistice en 1942. Requis par le Service du travail obligatoire (STO) en 1943, il cherche à s'y soustraire et entre en contact avec Marc Goldman (Mireille). Il rejoint un groupe de réfractaire et en septembre 1943 entre au maquis de Durestal (Cendrieux). Il suit une formation à l'école des cadres de Pelvézy (Saint-Geniès) avant d'être arrêté lors d'un combat en décembre 1943. Condamné à cinq ans de prison, il est transféré à la centrale d'Eysses (Lot-et-Garonne) où il participe au soulèvement de février 1944. Fin mai 1944 il est déporté à Dachau (Allemagne). Il revient à Périgueux en juin 1945.

    Debrouwer Marcel En savoir plus

    Marcel Debrouwer est né en 1918 à Colombes (Hauts de Seine). Sa famille s'installe à Berck-sur-Mer (Pas-de-Calais) où il se rapproche des Jeunesses communistes auxquelles il adhère en 1934. En 1937 il adhère au Parti communiste français et à la déclaration de guerre il est mobilisé dans une unité des transmissions qui se trouve prise au piège à Dunkerque en juin 1940. Évacué vers l'Angleterre, il regagne la France où il est affecté à la surveillance aérienne. Démobilisé en 1941 il rejoint sa famille à Berck et reprend ses activités militantes. Arrêté par la Gestapo, condamné comme individu dangereux, il est emprisonné puis déporté au camp de Vught (Hollande) en octobre 1943. En octobre 1944 il est déporté vers Sachsenhausen-Oranienburg (Allemagne). À la libération du camp en mai 1945 il regagne la France via Berlin. Il s'engage au sein de la fédération des déportés puis reprend son activité politique à Berck, avant de s'installer en Dordogne.

    Devaux Marie-Josèphe En savoir plus

    Marie-Josèphe Deveaux est née Pauwelÿn en Seine-Maritime en 1933. Ses parents, agriculteurs d’origine Belge, ont reçu la naturalisation française puis se sont installés en Normandie. Ils arrivent en Dordogne en 1937 pour améliorer leurs conditions de vie. En 1941 à Milhac-d'Auberoche, elle a vu les maquis se former, l'appui de la population à ces derniers, et la ferme familiale accueillir des réfractaires au Service du travail obligatoire (STO) ainsi qu'un israélite menacé. Elle a assisté, sans en être victime, à la répression du printemps 1944 avant de connaître la libération et l'emploi des prisonniers allemands dans les fermes.

    Dogneton Camille En savoir plus

    Camile Dogneton est né en 1922 à Saint-Saud-Lacoussière (canton de Saint-Pardoux-la-Rivière) dans une famille d'agriculteurs. Il poursuit sa scolarité à Nontron où sa mère s'est installée après le décès de son père. En 1936 il est apprenti ajusteur à la fonderie de Ruelle-sur-Touvre (Charente) où il rencontre le monde ouvrier et observe la montée du fascisme en Europe. Après la défaite de 1940, il quitte la fonderie (en zone occupée) et aide aux travaux de la ferme à Nontron. En 1942, il distribue des tracts avec un ami, puis entre dans la clandestinité en mai 1943 pour échapper au Service du travail obligatoire (STO). En septembre 1943 il rejoint le maquis de Durestal (Cendrieux) puis est arrêté au mois de novembre dans la région de Saint-Vincent-de-Connezac en compagnie de ses camarades. Transféré à la centrale d'Eysses (Lot-et-Garonne), il participe au soulèvement de février 1944 avant d'être déporté à Dachau (Allemagne). Libéré au printemps 1945, il rejoint Nontron puis reprend son activité à la fonderie de Ruelle-sur-Touvre.

    Garcia Vincent En savoir plus

    Vincent Garcia est né en 1925 à Pola de Siero (Espagne) dans une famille ouvrière comptant dix enfants. Son père, militant de gauche, participe activement au soutien à la République espagnole dès 1936. L'un de ses frères s'engage aux côtés des républicains et son père est arrêté en janvier 1938 puis exécuté. Évacuée vers Barcelone en 1937, sa famille quitte l'Espagne en février 1939. Il arrive seul en France puis rejoint une partie de sa famille réfugiée en Dordogne. Il se rapproche des groupes de Résistants des Francs-tireurs et partisans (FTPF) de la région de Cadouin. Arrêté en décembre 1943, il est interrogé par la Gestapo, puis transféré à Buchenwald (Allemagne) en janvier 1944. Désigné pour travailler à la cuisine, il est intégré à l'organisation clandestine du camp. À la libération de Buchenwald en avril 1945, il regagne la Dordogne où il retrouve une partie de sa famille. En Espagne, son frère engagé auprès des Républicains a disparu, sa sœur et un autre de ses frères ont été emprisonnés.

    Lichtenberg Léon En savoir plus

    Léon Lichtenberg est né en Pologne en 1925. Sa famille, poussée par l'antisémitisme émigre en France, à Paris, en 1928. Puis en 1936 ses parents sont commerçants à Périgueux. En 1939 son frère s'engage volontaire dans l'armée française, et en 1943 sa famille échappe à une rafle. Il rejoint un maquis fin 1943, et début 1944 en compagnie de Ralph Finkler intègrent les Francs-tireurs et partisans (FTP-MOI) où il rencontre André Malraux. Après la libération du département il combat sur le front de l'Atlantique. À la Libération il entreprend des études de droit et devient avocat.

  • Description :

    Les témoins évoquent les différentes formes de résistance à la déportation. Durée : 50 min 19 s.
    Consulter aussi le dossier de ressources documentaires du Concours national de la Résistance et de la déportation 2023-2024CNRD 2023-2024 : Résister à la déportation en France et en Europe

    Pour en savoir plus consulter l'enquête orale des Archives départementales de la Dordogne : Ça m'est arrivé. Être Juif en Dordogne et aussi Être Juif en Dordogne entre 1939 et 1944 sur le site du judaïsme alsacien.

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    Série d'extraits sonores sur la Résistance à la déportation évoqués par René Chouet, Pierre Ciana, Yves Colin, Marcel Debrouwer, Marie-Josèphe Devaux, Camille Dogneton, Vincent Garcia, Léon Lichtenberg et Fernand Sabouret.

  • Sujet(s) :
    Acte d'opposition, Arrestation, Autorité d'occupation, Camp d'internement, Comité des intérêts français, Déporté, Parti communiste, Rafle
  • Lieu(x) :
    Buchenwald, camp de concentration (Allemagne), Compiègne-Royallieu, camp d'internement (Oise), Dachau, camp de concentration (Allemagne), Dubnica nad Váhom (Slovaquie), Mauthausen, camp de concentration (Autriche), Melk, camp de concentration (Autriche), Sachsenhausen-Oranienburg, camp de concentration (Allemagne)
  • Personne(s) citée(s) :
    Drucker (famille), Furterer René, Goldman Marc (dit Polorn, dit Mireille), Larrue Pierre, Simler Marcel
  • Cote :
    14 AV 4, 6, 12, 19, 29, 37, 50, 58, 67

Photos

Toutes les pistes audio de l'extrait sonore

  • Jeannette Andrieux : protéger la famille Simler
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    Jeannette Andrieux parle de l’arrivée des réfugiés alsaciens à Périgueux et explique que la maison familiale de la Raffinie (commune de Saint-Pierre-de-Chignac) fut réquisitionnée. En 1942 Gabrielle Roche, la mère de Jeannette Andrieux, a accueilli les Simler, une famille juive, dans sa maison de la Raffinie. Le jeune Marcel Simler était quant à lui resté à Périgueux auprès de la famille Roche pour poursuivre sa scolarité.

  • Léon Lichtenberg : échapper à la rafle de février 1943
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    Léon Lichtenberg parle de la rafle de février 1943 à laquelle sa famille a échappé grâce à un inspecteur de police. Il souligne la chance de sa famille et précise qu'il n'a pas le souvenir de maltraitance. Enfin il évoque cet inspecteur de police dont il ne se rappelle cependant pas le nom.
  • Fernand Sabouret : la famille Drucker aidée par Pierre Larrue
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    Fernand Sabouret explique que sa famille a apporté son aide aux maquis et notamment à l'instituteur et Résistant Pierre Larrue. C'est par l'intermédiaire de ce dernier qu'une famille juive - la famille Drucker - a pu être cachée dans une ferme de la région de Sainte-Alvère.
  • Yves Colin : échapper au STO grâce aux faux papiers
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    Yves Colin explique qu'il a été convoqué au STO en juin 1943. Il refusa de s'y soustraire et grâce au résistant Marc Goldman il obtint des faux papiers et se réfugia dans une ferme à Pressignac. Il échappa à une arrestation grâce aux gendarmes.
  • Marie-Josèphe Devaux : une cache à Milhac-d'Auberoche
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    Marie-Josèphe Devaux explique que sa famille a caché plusieurs personnes dans leur ferme de Milhac-d'Auberoche : il y eut René Furterer, un israélite qui louait une partie de la ferme pour se cacher, et des réfractaires au Service du travail obligatoire.
  • Yves Colin : révolte à la centrale pénitentiaire d'Eysses en février 1944
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    Yves Colin parle du transfert à la centrale pénitentiaire d'Eysses (commune de Villeneuve-sur-Lot). Il décrit le soulèvement du 19 février 1944 auquel il a participé, et ses conséquences (19 prisonniers sont exécutés).
  • Camille Dogneton : résistance et solidarités dans un convoi pour Dachau
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    À la suite de la révolte à le centrale pénitentiaire d'Eysses (février 1944), les hommes qui se sont soulevés sont déportés vers Compiègne, où ils sont placés dans la section "nuit et brouillard". Deux semaines plus tard ils sont déportés vers Dachau (Allemagne) par convoi ferroviaire. Camille Dogneton parle des conditions de transport entre Compiègne et Dachau : il évoque la solidarité qui régnait dans le convoi et l'organisation pour survivre durant trois jours.
  • René Chouet : la formation d'une organisation clandestine au camp de Melk (extension de Mauthausen)
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    Le 21 avril, les hommes du convoi sont transférés à Melk, kommando de Mauthausen, où les déportés creusent des galeries souterraines. Il souligne que les liens tissés au camp de Compiègne demeurent à Melk, car le convoi n'a pas été séparé. Il décrit la direction administrative du camp, initialement tenue par des prisonniers de droit commun, puis par des déportés politiques : une organisation clandestine a pu se mettre en œuvre pour sauver le maximum de vies. Le responsable clandestin du camp était un Allemand emprisonné depuis 1933, et le secrétaire un Français, devenu proche du général de Gaulle. René Chouet précise que les familles politiques ou confessionnelles se sont organisées clandestinement. Ceci formera le Comité de défense des intérêts français.
  • Marcel Debrouwer : résistance dans les camps
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    Marcel Debrouwer évoque les différentes formes de résistance dans les camps et les moyens de survivre. Il décrit l'adhésion à une communauté ou un groupe et le maintien d'un esprit tourné vers l'espoir comme des conditions essentielles à la sauvegarde de la vie des déportés.
  • René Chouet : rôle de l'organisation clandestine à Mauthausen
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    René Chouet décrit comment il est intégré à la famille des communistes dans l'un des groupes de trois déportés, appelés les gourbis. Cette structure clandestine organise la solidarité matérielle (par le partage équitable), et vise à rendre leur dignité aux déportés dans un contexte de destruction physique et morale. Mais l'organisation maintient aussi le culte de l'espoir : la victoire de l'Armée rouge est une certitude pour les déportés. Les discussions politiques engagées à Compiègne se poursuivent à Melk : la construction d'une société meilleure anime les déportés, ce qui encourage leur espoir et relève leur moral. C'est cela qui a motivé et animé plus tard l'engagement politique de René Chouet.
  • Pierre Ciana : sabotage de l'industrie de guerre allemande
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    Alors qu'il était mobilisé dans les Chantiers de la jeunesse, Pierre Ciana a été requis en 1943 pour le Service du travail obligatoire (STO). Il travailla à l'usine Flugmotorenwerke de Vienne (Autriche) puis à Dubnica nad Váhom (Slovaquie). Il décrit le sabotage discret des pièces.
  • Vincent Garcia : le comité international de Résistance à Buchenwald
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    Vincent Garcia parle du comité international de Résistance du camp de Buchenwald et décrit le rôle des Espagnols dont l'expérience dicte la nécessité de résister. Il évoque Marcel Paul avec qui il a de nombreuses discussions, puis l'organisation mise en œuvre par le comité pour la survie des plus faibles (partage des colis reçus, dons des repas des hommes de la cuisine le dimanche).