Le retour des déportés
L'extrait sonore
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- Témoin(s) :
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Chouet René En savoir plus
René Chouet est né en 1924 dans une famille ouvrière de Périgueux. Apprenti plâtrier à la fin des années 1930, il joue au football dans un club sportif de Périgueux. La défaite française de 1940 et les compromissions du régime de Vichy font naître en lui un esprit de résistance et une conscience politique. En compagnie de jeunes gens il proteste spontanément et marque son désaccord contre l'occupation et la politique de collaboration. Il décide de se soustraire aux Chantiers de jeunesse et de rejoindre les maquis. Imprudent, il est arrêté en février 1944. Interrogé par la Gestapo il est transféré à Limoges, puis Compiègne et enfin Mauthausen. Intégré à l'organisation clandestine du camp, il participe à des opérations de sauvetage et de résistance. En mai 1945 le camp est libéré, et il adhère au parti communiste. De retour en Dordogne il s'engage dan la vie politique.
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Debrouwer Geneviève En savoir plus
Geneviève Debrouwer est née en 1924 à Babica en Pologne (région de Cracovie). Son père, qui travaillait dans les mines de charbon, s’installa en France en 1923 à Sallaumines (Pas-de-Calais). Sa mère le rejoignit alors qu’elle venait de naître, puis la famille s’installa à Marcq-en-Barœul (Nord) car son père, atteint de silicose, ne pouvait plus travailler dans les mines de charbon. À l’âge de seize ans, elle travaillait dans une filature aux conditions de travail difficiles. En 1941 elle participe à une grande grève déclenchée par les syndicats du nord. Durant l’occupation, son père s’engagea dans la Résistance, avec les Francs-tireurs et partisans français de la main d’œuvre immigrée (FTP-MOI). En 1942, elle rejoint ce groupe de Résistance et a pour mission d’obtenir des renseignements. Également agent de liaison, elle transportait fréquemment des messages. Le 16 janvier 1943, elle et son père sont arrêtés par la Gestapo. Emprisonnée à Loos-lez-Lille (Nord), puis à Arras (Pas-de-Calais), elle est jugée avec son père. Condamnée à deux ans de travaux forcés, elle est déportée à Ravensbrück (Allemagne). Son père, quant à lui, est condamné à trois ans de travaux forcés et déporté à Siegburg. À Ravensbrück, elle est affectée au travail forcé dans différents kommandos de l’industrie textile. Elle s’évade et prend la fuite pendant quatre jours. Arrêtée, elle subit les pires traitements. À la libération de son kommando par les Soviétiques, elle regagne la France. Hospitalisée à Lille puis à Berck-sur-mer (Pas-de-Calais), elle y fait la rencontre son futur époux, Marcel Debrouwer.
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Debrouwer Marcel En savoir plus
Marcel Debrouwer est né en 1918 à Colombes (Hauts de Seine). Sa famille s'installe à Berck-sur-Mer (Pas-de-Calais) où il se rapproche des Jeunesses communistes auxquelles il adhère en 1934. En 1937 il adhère au Parti communiste français et à la déclaration de guerre il est mobilisé dans une unité des transmissions qui se trouve prise au piège à Dunkerque en juin 1940. Évacué vers l'Angleterre, il regagne la France où il est affecté à la surveillance aérienne. Démobilisé en 1941 il rejoint sa famille à Berck et reprend ses activités militantes. Arrêté par la Gestapo, condamné comme individu dangereux, il est emprisonné puis déporté au camp de Vught (Hollande) en octobre 1943. En octobre 1944 il est déporté vers Sachsenhausen-Oranienburg (Allemagne). À la libération du camp en mai 1945 il regagne la France via Berlin. Il s'engage au sein de la fédération des déportés puis reprend son activité politique à Berck, avant de s'installer en Dordogne.
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Dogneton Camille En savoir plus
Camile Dogneton est né en 1922 à Saint-Saud-Lacoussière (canton de Saint-Pardoux-la-Rivière) dans une famille d'agriculteurs. Il poursuit sa scolarité à Nontron où sa mère s'est installée après le décès de son père. En 1936 il est apprenti ajusteur à la fonderie de Ruelle-sur-Touvre (Charente) où il rencontre le monde ouvrier et observe la montée du fascisme en Europe. Après la défaite de 1940, il quitte la fonderie (en zone occupée) et aide aux travaux de la ferme à Nontron. En 1942, il distribue des tracts avec un ami, puis entre dans la clandestinité en mai 1943 pour échapper au Service du travail obligatoire (STO). En septembre 1943 il rejoint le maquis de Durestal (Cendrieux) puis est arrêté au mois de novembre dans la région de Saint-Vincent-de-Connezac en compagnie de ses camarades. Transféré à la centrale d'Eysses (Lot-et-Garonne), il participe au soulèvement de février 1944 avant d'être déporté à Dachau (Allemagne). Libéré au printemps 1945, il rejoint Nontron puis reprend son activité à la fonderie de Ruelle-sur-Touvre.
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- Description :
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Le retour des déportés en France. Durée : 8 min 14 s.
Des déportés parlent de leur retour vers la France après la libération des camps. Ils évoquent les conditions de retour et notamment leur passage par l'hôtel Lutetia à Paris, centre d'accueil des déportés.
Consulter aussi :
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- Sujet(s) :
- Camp d'internement, Croix Rouge, Déporté
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- Lieu(x) :
- Paris
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- Evénement(s) :
- Libération (1944-1945)
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- Cote :
- 14 AV 29, 14 AV 38, 14 AV 58
Photos
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Sur le chemin du retour : un message pour ses parents - Marcel Debrouwer
En savoir plusMarcel Debrouwer fait le récit de son retour en train. À Liège (Belgique) un camarade l'incite à descendre à la gare et faire annoncer son retour. Ses parents entendront finalement à la radio l'annonce du retour de leur fils, alors qu'ils avaient reçu quelques temps auparavant un courrier de la Croix-Rouge annonçant sa mort. Il se souvient du transport en wagons à bestiaux, puis de son arrivée à Paris en wagon de voyageur.
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Le retour d'Ebensee - René Chouet
En savoir plusRené Chouet parle de son retour vers la France. Victime de la tuberculose, on lui annonce qu'il ne peut être transporté par avion. Mais tous les déportés sont finalement transportés par voie routière. Il se souvient du passage dans Nuremberg dévastée. De là les déportés sont dirigés en train vers la France, dans des wagons à bestiaux.
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Retour à Lille - Geneviève Debrouwer
En savoir plusGeneviève Debrouwer parle de son rapatriement en France par le train, jusqu'à Valenciennes (Nord) son centre d'accueil. Elle est immédiatement hospitalisée à Valenciennes puis à Lille (Nord), et enfin dans un centre de repos à Berck-sur-Mer (Pas-de-Calais).
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À l'hôtel Lutetia - René Chouet
En savoir plusRené Chouet fait le récit de son passage à l'hôtel Lutetia (Paris) et se souvient de personnes qui attendaient le retour de proches. Mais il souligne qu'il était difficile de reconnaître un déporté sur photographie, compte tenu de la transformation physique imposée par les camps. À l'hôtel Lutetia on lui confirme qu'il a la tuberculose.
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À l'hôtel Lutetia - Marcel Debrouwer
En savoir plusÀ son arrivée à Paris, Marcel Debrouwer est accueilli à l'hôtel Lutetia où lui et ses camarades déportés sont examinés par des infirmières. Puis on l'interroge sur son état-civil et on lui fournit des titres de transport. Après son passage à l'hôtel Lutetia, il séjourne quelques temps chez sa sœur qui habite Paris.
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Transit à Paris - Camille Dogneton
En savoir plusCamille Dogneton évoque son passage dans la région du lac de Constance avant d'être rapatrié à Paris, à l'hôtel Lutetia. son passage y sera bref, car une cousine l'attendait à Paris. Il y reste quelques jours avant de rejoindre Angoulême.