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Responsable militaire FTPF en Dordogne (1) - Gaston Terrioux

Le témoignage

Gaston Terrioux (1) - témoignage intégral
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Gaston Terrioux est né en septembre 1922 à Gumond en Corrèze (canton de La Roche-Canillac). Son père, cultivateur et ouvrier du bâtiment, était un ancien combattant de la Première guerre mondiale. Gaston Terrioux a vécu la crise économique des années 1930 qui a plongé la paysannerie dans la misère, puis l’arrivée du Front populaire en 1936. Il a adhéré aux Jeunesses communistes cette même année, et a participé à la campagne électorale qui vit l’élection de cinq députés de gauche en Corrèze. Pendant la Guerre d’Espagne sa famille a apporté son soutien aux réfugiés Espagnols. Son père décède en 1938, année des accords de Munich de 1938.
Lors de la débâcle de l’Armée française en 1940, il se souvient du repli des militaires et de leur passage à Gumond ainsi que des réfugiés, désemparés. Il est en désaccord avec le maréchal Pétain, mais en 1940 le Parti communiste est dissous : les activités politiques de Gaston Terrioux sont suspendues. Il refuse d’être incorporé aux Chantiers de jeunesse et s’engage dans l’Armée d’armistice, au 405e RAD CA (défense aérienne) à Tulle. Cette période de douze mois de service lui est profitable : il suit un entraînement militaire et une formation à la manipulation des armes et explosifs. À la dissolution de l’Armée d’armistice en novembre 1942, il rejoint la ferme familiale. Début 1943 il reprend contact avec le Parti communiste. Les militants clandestins s’organisent pour mener des actions de propagande : Gaston Terrioux distribue des tracts et pose des affiches la nuit. En mars 1943, il est convoqué à la visite médicale du Service du travail obligatoire (STO) : déclaré apte, il décide de s’y soustraire. De résistant légal, il passe à la clandestinité : en juin 1943 il rejoint le détachement Guy Môquet des Francs-tireurs et partisans (FTPF). Ce détachement, numériquement élevé, se scinde en deux groupes : le premier qui est dirigé par Roger Ranoux prend la direction de Gimel (canton de Tulle), et le second prend la direction d’Eyrein (canton de Corrèze) sous les ordres de Gaston Terrioux (dit Rougeot). Puis ce dernier se porte volontaire pour suivre une formation dans une école de cadres en Dordogne, à Fanlac (canton de Montignac) au mois d’octobre 1943. Major de sa promotion, il est destiné à l’encadrement en Creuse, mais il est finalement retenu pour devenir responsable militaire FTPF pour le secteur Dordogne nord. Il a alors vingt-et-un an. Parmi les actions menées dans son secteur on relève notamment les sabotages successifs de la grue des ateliers SNCF de Périgueux (décembre 1943), le sabotage de la centrale électrique de Tuilières (février 1944), la contre-attaque du Pont-Laveyrat en février 1944 (Beyssenac, Corrèze).
Début 1944 il échappe à une opération d’arrestations menée par l’Occupant à Périgueux. Mais il est repéré : il rejoint la Haute-Vienne fin mars 1944.
  • Témoin(s) :
    Terrioux Gaston En savoir plus

    Gaston Terrioux est né en septembre 1922 à Gumond en Corrèze (canton de La Roche-Canillac). Son père, cultivateur et ouvrier du bâtiment, était un ancien combattant de la Première guerre mondiale. Gaston Terrioux a adhéré aux Jeunesses communistes en 1936 et participé à la campagne électorale qui vit l’élection de cinq députés de gauche en Corrèze.
    En 1940 le Parti communiste est dissous et les activités politiques de Gaston Terrioux sont suspendues. Il refuse d’être incorporé aux Chantiers de jeunesse et s’engage dans l’Armée d’armistice, au 405e RADCA (défense aérienne) à Tulle. Cette période de douze mois de service lui est profitable. À la dissolution de l’Armée d’armistice en novembre 1942, il rejoint la ferme familiale. Début 1943 il reprend contact avec le Parti communiste. Gaston Terrioux distribue des tracts et pose des affiches la nuit. En 1943 il décide de passer dans la clandestinité et rejoint le détachement Guy Môquet des Francs-tireurs et partisans (FTPF). Puis il prend la direction d'un groupe FTPF dans la région d’Eyrein (canton de Corrèze). Il se porta volontaire pour suivre une formation dans une école de cadres en Dordogne, à Fanlac (canton de Montignac) au mois d’octobre 1943. Major de sa promotion, il devient responsable militaire FTPF pour le secteur Dordogne nord. Il a alors vingt-et-un an.
    Début 1944 il échappe à une opération d’arrestations menée par l’Occupant à Périgueux mais il est repéré : il rejoint la Haute-Vienne fin mars 1944 où il assure l’organisation et la cohésion des multiples camps de maquis. Il participe à la libération de Limoges, puis il est désigné pour suivre l’école d’officier à Magnac-Laval (Haute-Vienne) durant l’hiver 1944-1945. Au grade de sous-lieutenant de l’Armée d’active, il est choisi comme instructeur. Appelé pour le conflit en Indochine, il démissionne au mois d’octobre 1945, par conviction. Il retourne à la vie civile et devient conducteur d’engins puis d’autocar, jusqu’à sa retraite.

  • Description :

    Entretien réalisé le 15 novembre 2010 à  Tulle (Corrèze). Durée : 2 h 44 min 26 s

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    Consulter aussi les dossiers de Ressources documentaires :

    Sabotage de la production électrique

    Sabotage de la grue des ateliers SNCF de Périgueux

  • Sujet(s) :
    Armée française, Armée secrète (AS), Arrestation, Autorité d'occupation, Clandestinité, Francs-tireurs et partisans français (FTPF), Maquis, Militant politique, Parti communiste, Population rurale, Ravitaillement, Ricco, groupe (FTPF)
  • Lieu(x) :
    Fanlac, Gumond (Corrèze), Montignac-sur-Vézère, Périgueux, Tuilières (commune de Saint-Capraise-de-Lalinde)
  • Evénement(s) :
    Conférence de Munich (1938), Front populaire (1936-1938)
  • Personne(s) citée(s) :
    Bonnetot André (dit Vincent), Naboulet Gaston (dit l'Ancêtre), Ranoux Roger (dit Hercule), Ricco Angelo (dit Rico), Sanfourche (famille), Tallet René (dit Violette), Thomas Albert (dit Jacky)
  • Cote :
    14 AV 76

Photos

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  • Présentation
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    Gaston Terrioux est né en septembre 1922 à Gumond (Corrèze). Il est issu d’une famille d’agriculteurs de quatre enfants. Sa famille possédait une petite propriété de polyculture qui ne suffisait pas à subvenir aux besoins de la famille. C’est pour cela que le père de M. Terrioux était ouvrier du bâtiment. Il précise qu’il n’y avait alors pas de grosses fermes. Il souligne la dureté du travail à la ferme et l’obligation pour les enfants de travailler à la ferme dès le retour de l’école.
  • La modernisation des campagnes
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    Gaston Terrioux parle de la modernisation des campagnes, notamment de l’arrivée de l’électricité dans les années 1930. Il parle de l’agencement de la maison et de la ferme. Il évoque les conditions précaires de la vie familiale. L’électricité a permis d’apporter l’éclairage dans la maison. L’eau était tirée du puits. L’eau courante est arrivée après-guerre précise M. Terrioux. Les chambres n’étaient pas chauffées.
  • Le travail des enfants
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    Gaston Terrioux explique que sa sœur a travaillé très jeune, après son certificat d’études. L’un de ses frères était en apprentissage après le certificat d’études mais est revenu au travail de la ferme en raison de la guerre. Il est devenu menuisier après la guerre. Le plus jeune de ses frères est devenu maçon. Gaston Terrioux explique qu’il a travaillé à la ferme pour aider ses parents, puis dans le bâtiment et les Ponts-et-chaussées. Il parle des conditions de travail avant et sous l’Occupation.
  • L'école
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    M. Terrioux parle de l’école de Gumond.
  • Évocation de son père, ancien combattant
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    Son père, né en 1894 a fait la campagne 1914-1918. Il a été blessé par un éclat d’obus et fut prisonnier en 1917. M. Terrioux précise que son père parlait peu de la Première Guerre mondiale. Il ajoute que son père était membre d’une association d’anciens combattant et qu’il était adhérent au Parti communiste depuis 1920.
  • Les travaux agricoles
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    Gaston Terrioux évoque les travaux agricoles et l’entraide, notamment pour les battages.
  • L’engagement politique de ses parents
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    Gaston Terrioux explique que son père était très engagé au Parti communiste, dans la section du canton de La-Roche-Canillac. Il était par ailleurs élu communiste au conseil municipal de Gumond. Il explique qu’il a lui-même adhéré au jeunesses communistes. Il parle de sa mère, qui n’était pas engagée politiquement mais qui a aidé les maquis. Il explique que son père se tenait informé de l’actualité et lisait la presse (le journal L’Humanité). Il précise que les débats politiques participaient à l’instruction des populations.
  • Souvenirs du Front populaire et de la crise économique des années 1930
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    Gaston Terrioux a adhéré en août 1936 au Parti communiste et se souvient de l’arrivée du Front populaire. Il évoque les élections de 1936 dans sa circonscription. Il parle des candidats et des députés et de leur devenir sous l’Occupation. Il parle de l’ambiance des meetings. Il ne se souvient pas de la manifestation des ligues en février 1934. Il parle aussi de la crise économique des années 1930 et des difficultés pour la ferme.
  • La guerre d’Espagne et l’arrivée d’Adolf Hitler au pouvoir
    En savoir plus
    Gaston Terrioux se souvient de l’arrivée au pouvoir d’Hitler en Allemagne et de la guerre d’Espagne. Il évoque l’arrivée des réfugiés espagnols dans sa région.
  • Le décès de son père
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    Gaston Terrioux évoque la disparition de son père en 1938, qui a mis sa famille dans la difficulté. Il parle du rôle de sa grand-mère qui apportait de l’aide à sa famille. Il parle également de la maison de ses grands-parents et d’une anecdote sur la construction de celle-ci.
  • Les accords de Munich
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    Gaston Terrioux se souvient des accords de Munich et précise qu’il ne croyait pas que cela éviterait la guerre.
  • La déclaration de guerre, la drôle de guerre et la défaite
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    Gaston Terrioux se souvient avec précision de la déclaration de guerre en 1939. Il a tout d’abord été congédié de son patron quelques temps auparavant, le risque de guerre étant très net. Le jour de la déclaration de guerre il travaillait aux travaux agricoles chez un voisin. Beaucoup d’hommes furent mobilisés et il y eut beaucoup d’entraide dans les fermes. Il parle également de la « drôle de guerre » et de la campagne de mai-juin 1940. Il a été très surpris de l’arrivée de l’Armée française en repli à Gumond. Il se souvient également de l’arrivée des réfugiés, et notamment de familles recueillies à Gumond.
  • L’arrivée au pouvoir du maréchal Pétain
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    Gaston Terrioux se souvient de l’arrivée au pouvoir du maréchal Pétain et de son sentiment de refus. Il explique que c’est à ce moment qu’il s’est senti révolté. Il évoque un souvenir quant à l’unanimité de la population : en 1941 il travaillait en qualité de maçon dans le Cantal, où il assista à un spectacle théâtral en soutien aux prisonniers de guerre. À la fin de la représentation les spectateurs chantèrent « Maréchal nous voilà », sauf lui. Il parle également du rôle de l’Église.
  • Contact avec le Parti communiste clandestin
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    Gaston Terrioux prend contact avec le Parti communiste clandestin en 1941. Il explique sa prise de contact alors qu’il se rendait à Saint-Pardoux-la-Croisille, fin 1942. Il croisa un ami avec qui lui parla de la réorganisation du Pati communiste : il accepta de rejoindre le mouvement. Quelques jours après il assista à une réunion où la décision fut prise que chacun forma un trio. Il créa le sien avec un ami Joseph et son frère Raymond. Ils commencèrent alors les premières actions : distribution de tract, collage d’affiches. Il évoque une anecdote survenue lors des collages : ils furent contraints de se cacher alors que quelqu’un approchait. Mais ils furent aperçus. Le lendemain, les affiches étaient tournées à l’envers ce qui interrogeait la population.
  • Un collaborateur
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    Il évoque un ami de Gumond qui fut collaborateur.
  • Engagement dans l’Armée française
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    Gaston Terrioux souhaitait éviter les Chantiers de jeunesse. Pour cela, il souhaita s’engager dans l’Armée. À Tulle se tenait le 405e RADCA (régiment d’artillerie anti-aérienne) pour la protection de la manufacture. Il décida de s’engager pour un an au 405e RADCA avec deux amis. Il explique que cela lui a été très utile car il fit ses classes et le peloton : cela lui a fourni une formation militaire, notamment sur les explosifs.
  • Entrée au maquis
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    Au mois de mars 1943 il était convoqué pour le Service du travail obligatoire (STO). Il décida qu’il ne partirait pas. Son ami Albert, de retour des Chantiers de jeunesse décida lui aussi de ne pas partir : il fut le premier homme de Gumond à prendre le maquis. Son ami Joseph prit la même décision. En juin 1943 les convocations arrivèrent et son frère Raymond pris aussi la décision de ne pas partir. En juin 1943 Tous trois décidèrent de rejoindre le groupe Teillet (détachement Guy Môquet). Ce groupe étant devenu trop important d’un point de vue des effectifs qu’il fut scindé. Un premier groupe repartit dans la région d’Égletons d’où il était issu, un second dans la région de Gimel sous la responsabilité de Roger Ranoux (dit Hercule) et un troisième dans la région d’Eyrein sous le nom de détachement Gabriel Péri, dirigé par Gaston Terrioux (dit Rougeot). Le camp s’installa dans les bois du Peuch. Il évoque les occupations des hommes, l’organisation de la cuisine, les cours sur les armes, les corvées et les jeux de cartes. Il parle des corvées de ravitaillement dans les fermes voisines qui étaient sûres. Il explique que le ravitaillement en viande était compliqué.
  • Premières actions
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    Gaston Terrioux évoque les premières actions contre les Gardes mobiles à Eyrein. Il parle de Bretons qui étaient dans le groupe et qui fréquentaient des filles dans le village : Gaston Terrioux y mit un terme, par sécurité. Il fut décidé de distribuer de nuit des tracts au campement des Gardes mobiles. Puis son groupe reçu l’ordre de faire sauter une voie ferrée entre Gimel et Corrèze.
  • L’école des cadres de Fanlac
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    En septembre 1943, les FTP-F (Francs-tireurs et partisans français) recherchaient des volontaires pour intégrer une école des cadres en Dordogne. Gaston Terrioux se porta volontaire. On lui fournit une fausse carte d’identité au nom d’Émile Faure. Il se rendit en train à Brive puis à la gare de Condat-le-Lardin il prit le car pour Montignac où il avait rendez-vous au cimetière dans la nuit. Il fut conduit sur les lieux de l’école à Fanlac. Il arriva parmi les premiers. Il suivit les cours de l’école durant un mois.
  • Précisions sur son engagement dans l’Armée française et le premier maquis
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    Gaston Terrioux précise qu’il n’y avait aucun contact pour la Résistance au sein de son régiment. Dans son premier maquis, il explique le fonctionnement en sections organisées en trois groupes (de huit hommes). Il parle de l’organisation en trio : commissaire militaire, commissaire aux effectifs et commissaire technique. Gaston Terrioux évoque l’installation matérielle du maquis de la région, d’Eyrein.
  • Le fonctionnement de l’école des cadres de Fanlac
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    Gaston Terrioux parle du fonctionnement de l’école des cadres de Fanlac (Dordogne). Il précise qu’il y avait des Espagnols parmi les instructeurs et qu’il y avait moins d’une trentaine de stagiaires. Il précise qu’il avait l’avantage d’avoir reçu une formation militaire. Il fut d’ailleurs reçu en première position à la fin de la formation : les responsables FTPF souhaitaient installer Gaston Terrioux en qualité de responsable militaire pour la Creuse, mais le responsable politique pour la Dordogne, André Bonnetot (dit Vincent), a souhaité le nommer dans ce département.
  • Responsable militaire Dordogne nord
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    À Périgueux il reçoit ses ordres en qualité de responsable militaire du secteur Dordogne nord. Il parle de ses boîtes aux lettres à Antonne, Sorges, aux Piles, Excideuil, Thiviers, Clairvivre et Sarlande. Il s’aperçut rapidement qu’il était plus jeune que ses chefs de détachement. Il précise ses missions de responsable militaire : encadrement militaire du secteur Dordogne nord.
  • Sabotage de la grue des ateliers SNCF de Périgueux
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    Gaston Terrioux parle des sabotages successifs de la grue des ateliers SNCF de Périgueux qui conduisirent les autorités à la faire garder. Il explique que c’étaient alors les Résistants légaux qui se chargeaient de la saboter. Il évoque un transport d’armes pour les légaux où il aurait pu être arrêter, et qui finalement ne contenait pas de munitions.
  • Sabotage de l’usine électrique de Tuilières
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    Gaston Terrioux explique que sur décision des responsables régionaux FTPF dont Thomas, il est désigné pour une opération de sabotage de l’usine de production électrique à Tuilières (Mauzac-et-Grand-Castang) début 1944. Cependant, il ne s’agissait pas de sa zone géographique d’intervention et se rendit en reconnaissance. Il rencontra à l’occasion les résistants légaux de la région de Tuilières. Il fut décidé que ce serait le groupe Ricco de Sarlande qui serait choisi. Gaston Terrioux fit remarquer que l’éloignement géographique constituait un risque, accentué par les difficultés liées aux moyens de transport. Il rencontra alors Ricco qui disposait de deux camions, deux Citroën traction avant et un véhicule Ford. Gaston Terrioux estima que c’était suffisant pour une quarantaine d’hommes. Il décida que Ricco prendrait une moitié du groupe avec lui et l’autre moitié serait commandée par Pinocchio l’adjoint de Ricco pour neutraliser les forces de l’ordre qui gardaient l’usine. Un plan d’attaque est mis sur pied et un soir le groupe part en direction de Tuilières pour être sur place à 2 heures du matin avec les légaux. Cependant un véhicule tomba rapidement en panne, puis un autre véhicule fit une sortie de route. Ceci engendra deux heures de retard : les légaux n’étaient plus sur place. Gaston Terrioux précise également que c’était une nuit de pleine lune, défavorable au sabotage. Il commença cependant l’opération, et attendit devant la porte de l’usine. À la faveur d’un mouvement du personnel il entra avec son groupe dans l’usine. Après avoir neutralisé les agents, les charges explosives furent déposées sur les turbines et les transformateurs. Puis les équipes se replièrent avant les explosions. Mais des rafales d’armes automatiques furent tirées par les Gardes mobiles : ces derniers avaient négocié avec Pinocchio une riposte de pure forme, ce que Gaston Terrioux ignorait alors. Il parle du retour vers Sarlande, avec une nouvelle panne de véhicule, puis plus loin une crevaison. Gaston Terrioux précise qu’il a lu plus tard le rapport des forces de l’ordre et souligne la différence entre les faits et les écrits officiels : afin de se couvrir, les forces de l’ordre avaient exagéré la présence et la neutralisation du site par le maquis.
  • Contre-attaque au Pont-Laveyrat
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    Gaston Terrioux explique que les FTPF décidèrent d’avoir des contacts avec l’Armée secrète (AS). Dans la région de Sarlande il explique que l’Armée secrète était puissante. Mais Gaston Terrioux, âgé alors de 21 ans, n’était pas très à l’aise pour ce contact avec des officiers de l’Armée française. René Tallet (dit Violette) le responsable AS du secteur le reçut. Il évoqua avec lui le groupe AS installé au moulin du Pont-Laveyrat qu’il estimé trop nombreux. Le 16 février 1944 Gaston Terrioux se trouvait à Sarlande, le jour où ce groupe AS fut attaqué. Il rencontra René Tallet qui lui expliqua la situation et qui souhaitait mettre en place une contre-attaque. Gaston Terrioux demanda à diriger cette opération. Le groupe s’installa en hauteur face aux troupes d’occupation. Il explique la tactique employée alors. L’attaque a été menée brièvement et le repli se trouva sous le feu de l’Occupant. Mais aucune victime n’était à déplorer du côté des résistants.
  • L’arrestation de Séguy de l’Armée secrète
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    Gaston Terrioux évoque ensuite les dispositions de sécurité mises en œuvre dès le lendemain de cette opération. Il apprit alors que Séguy, un homme de l’Armée secrète, avait été arrêté par deux hommes et une femme. Il décida d’observer la situation et découvrit que des Résistants étaient en embuscade. Dès la sortie des hommes et de leur prisonnier sur la place du village ils furent maîtrisés puis conduits en voiture par des hommes de l’Armée secrète. Sur la route, une fusillade éclata dans le véhicule : la femme fut blessée, un homme tué et le troisième prit la fuite. Poursuivi, et après échange de coups de feu, il fut tué à son tour. Gaston Terrioux regrette cet évènement, car aucune information n’a pu être obtenue auprès de ces hommes. En revanche, les documents trouvés dans le véhicule furent précieux, car ils démontraient que les hommes de la Résistance dans la région étaient connus.
  • Les arrestations de 1944 et le départ de la Dordogne
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    Une réunion de travail avait été organisée à Périgueux mais l’information fut connue des services de renseignement de l’Occupant. Par chance, Gaston Terrioux ne put se rendre à l’heure dite à cette réunion car son train était immobilisé en raison d’un sabotage de la voie ferrée. À Périgueux le lendemain il apprit qu’il y eut des arrestations, dont celle de Roger Thomas. Il échappa au coup de filet mais il était certainement repéré : il demanda sa mutation et rejoignit la Haute-Vienne fin mars 1944.