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Souvenirs de la division Brehmer à la Forêt (Nadaillac) - Jean-Louis Delbos

Le témoignage

Jean-Louis Delbos - Témoignage intégral
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Jean-Louis Delbos, né en 1933, évoque ses souvenirs des opérations de répressions des 30 et 31 mars 1944 menées à la Forêt (commune de Nadaillac) par la division Brehmer. Alors enfant, il se souvient du maquis installé au village puis de l'arrivée des soldats allemands, de l'incendie du village et de son interrogatoire à Condat-sur-Vézère. Il évoque également les conditions de vie à la Forêt avant la Seconde Guerre mondiale et la reconstruction du hameau.
  • Témoin(s) :
    Delbos Jean-Louis En savoir plus

    Jean-Louis Delbos est né en 1933 au hameau de la Forêt (commune de Nadaillac) dans une famille d'agriculteurs comptant trois enfants. Âgé de 11 ans en 1944, il est le témoin de l'arrivée du groupe AS Maurice Dujaric dans le village puis des opérations de répression menées par la division Brehmer qui incendia le village et fusilla cinq habitants. Il fut arrêté avec sa mère et sa sœur puis conduit à Condat-sur-Vézère où ils furent interrogés. Il assista également à la reconstruction du hameau après la guerre.

  • Description :

    Entretien réalisé le 15 octobre 2021 à la Forêt (commune de Nadaillac). Durée : 34 min 44 s

  • Sujet(s) :
    Autorité d'occupation, Brehmer, division, Dujaric, groupe (Armée secrète), Maquis, Population rurale, Ravitaillement, Réquisition, Vie quotidienne
  • Lieu(x) :
    Condat-sur-Vézère, La Forêt (commune de Nadaillac)
  • Personne(s) citée(s) :
    Cérou Paul, Delbos André, Delbos Yvon, Jardel Adrien, Pécouyoul Joseph
  • Cote :
    14 AV 74

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  • Présentation
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    Jean-Louis Delbos est né en 1933 à la Forêt, commune de Nadaillac. Il explique qu’il n’a pas beaucoup de souvenirs de la déclaration de guerre sauf la mobilisation de son père.
  • La vie quotidienne à la Forêt avant la Seconde Guerre mondiale
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    Jean-Louis Delbos explique qu’il y avait 5 à 6 familles à la Forêt avant la Seconde Guerre mondiale. Elles vivaient de l'agriculture, en particulier de la polyculture. La mécanisation était inexistante et les bœufs servaient pour les travaux de force.
  • L'école
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    M. Delbos allait à l’école à la Salamonie (commune de Borrèze). Puis il est allé à l’école à Nadaillac compte tenu des effectifs devenus importants à la Salamonie.
  • Restrictions et saisies sous l'occupation
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    M. Delbos se souvient que le café faisait défaut et qu’il existait un produit de substitution, mais il n’a pas souffert de faim. Il se souvient également des saisies de produits agricoles et du marché noir.
  • Les conditions de vie à la Forêt
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    Jean-Louis Delbos explique que sa famille de cinq personnes vivait dans deux pièces. Il explique que tous les habitants de la Forêt vivaient de la même manière. Il parle de l’entraide pour les travaux agricoles
  • L'arrivée du maquis à la Forêt
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    Pendant la guerre et avant les événements de mars 1944, il n’y a eu aucune incursion ou opération des troupes d’occupation à la Forêt. Il explique que le maquis est arrivé à la Forêt début 1944 et s’est installé durant un mois. Il se souvient d’un bal clandestin. Il explique que ce maquis était composé de très jeunes hommes qui n’étaient pas discrets et jouaient parfois de l’accordéon. Le maquis se ravitaillait sur place en achetant des œufs ou du bétail aux habitants de la Forêt.
  • La maison du maquis
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    Jean-Louis Delbos explique que le maquis s’est installé dans une maison bourgeoise appartenant à une personne de Salignac et qui était vide.
  • Le ravitaillement du maquis
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    Jean-Louis Delbos explique que tous les habitants de la Forêt ravitaillaient le maquis. Il précise qu’il y avait en 1944 environ une quinzaine d’habitants. Et que les maquisards étaient environ une trentaine.
  • Les postes de surveillance du maquis
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    Jean-Louis Delbos précise que le maquis avait installé des postes de surveillance sur des hauteurs du hameau.
  • L'occupation du hameau le 30 mars 1944
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    Les troupes allemandes sont arrivées le jeudi 30 mars 1944 vers 16 heures. le père de M. Delbos a été prévenu par son neveu qui a vu les maquisards prendre la fuite. Les deux hommes ont pris la fuite. Jean Delbos, âgé de 11 ans n’a pas entendu l’arrivée des engins motorisés de la troupe. Sa mère s’occupait des brebis avec sa tante et s’apprêtait à conduire ses enfants à la Salamonie afin qu’ils échappent aux troupes d’occupation. Cependant ils furent arrêtés et contraints de revenir vers la Forêt. Ils furent regroupés dans un pré puis des explosions retentirent : les maisons étaient en feu. Ils furent rassemblés dans des camions qui les conduisirent à Condat-sur-Vézère.
  • Prisonniers et interrogés à Condat-sur-Vézère
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    Les habitants du hameau furent regroupés avec d’autres personnes raflées dans l’école de Condat-sur-Vézère. Ils passèrent la nuit avec interdiction de parler et sans repas. Au matin, l’institutrice apporta des pommes de terre. Dans la matinée, Jean-Louis Delbos et sa mère furent interrogés. Le soir du vendredi 31 mars, ils gardèrent les hommes du hameau (Paul Cérou, André et Yvon Delbos) et libérèrent les femmes et les enfants. Ils entendirent les coups de feu de la fusillade de ces trois hommes. Ils rentèrent à pied vers la Forêt et s’arrêtèrent à la Cassagne pour la nuit. Le lendemain ils restèrent un mois chez des habitants du hameau de Laval. Puis la famille se réfugia dans une maison du Clos-grand.
  • Précisions sur le sort du père de Jean-Louis Delbos
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    Le père de Jean-Louis Delbos avait fui et s’était caché dans les bois durant trois jours avec son neveu. Il explique que le samedi 1er avril, en se rendant à Nadaillac, ils croisèrent un camion allemand et se cachèrent aussitôt. Le camion s’arrêta et des soldats en descendirent mais les deux hommes ne furent pas aperçus.
  • Le pillage du hameau
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    Jean-Louis Delbos explique que lui et sa famille ne revinrent à la Forêt que fin avril 1944, après avoir vu brûler le hameau. Il se souvient que sa famille avait acheté un poste de radio qui fut emporté par les occupants. Il explique que le village a été pillé avant d’être incendié. Il explique qu’il y a eu une dénonciation. Jean-Louis Delbos explique aussi que « le château » (la maison où le maquis s’était installé) a été incendié en dernier.
  • Les prisonniers de Condat-sur-Vézère et les fusillés du village
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    Jean-Louis Delbos ajoute qu’il y avait d’autres personnes raflées à Condat-sur-Vézère. Il évoque les cinq victimes du village : 3 personnes fusillés à Condat-sur-Vézère (Paul Cérou, André et Yvon Delbos) et deux hommes du hameau, le vendredi 31 mars. Il s’agissait d’Adrien Jardel et Joseph Pécouyoul, capturés alors qu’ils étaient chez eux, et qui furent fusillés à la Reymondie.
  • Les armes du maquis
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    Jean-Louis Delbos parle de l’armement des maquisards et des troupes d’occupation.
  • La reconstruction et le confort nouveau
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    Jean-Louis Delbos parle de la reconstruction qui a duré de 1946 à 1952 et de la maison que sa famille occupa dans l’attente. Il parle de la solidarité dans le village. Il se souvient de l’arrivée de l’électricité en 1937. Il explique que les maisons n’ont pas été reconstruites à l’endroit précis des maisons sinistrées.
  • Les économies de la famille cachées
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    Jean-Louis Delbos se souvient qu’à l’arrivée du maquis à la Forêt sa mère avait caché les économies de la famille dans une boîte enfouie dans une vigne. Il précise que cet argent fut très utile après le sinistre. Il précise que son oncle, André Delbos fusillé à Condat-sur-Vézère, avait lui aussi caché des économies dans sa maison, laquelle a été incendiée.
  • Le "château" en ruine
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    Jean-Louis Delbos explique que la maison où fut installé le maquis est en ruine depuis 1944.