Après les premières arrestations qui ont touché le réseau Michelet à Brive en 1943, un poste de commandement est installé aux Escures à Terrasson. Ce lieu a permis les rencontres entre responsables régionaux tels que Farro, Gaston Hyllaire. Raymond Lacombe évoque le couple Hauffman, des retraités propriétaires des lieux.
Puis il évoque Gaston Hyllaire dit Léonie, le chef régional des MUR (Mouvements unis de résistance). Il est question également d’Edmond Michelet dit Duval, que Raymond Lacombe n’a connu que sous son nom de guerre sous l’occupation. Il fait ensuite un point sur les différentes responsabilités du mouvement Combat.
Raymond Lacombe revient sur son entrée dans la clandestinité fin 1943 : employé de la banque populaire à Terrasson il était en contact avec de nombreux clients, dont le chef local de la milice. Ce dernier le sollicitait régulièrement pour le rejoindre : Lacombe déclinait mais Faro lui conseilla de se rapprocher de la milice. Une source de renseignements précieuse s’ouvrit à la Résistance. Raymond Lacombe assista donc aux réunions de la milice à Terrasson et entra aussi en contact avec son chef départemental, Adolphe Denoix. Il précise que la milice était assez bien renseignée car elle connaissait ou soupçonnait les principaux responsables de la Résistance. Il évoque Adolphe Denoix, le chef départemental de la Milice, qu’il a rencontré à plusieurs reprises. Il a pu transmettre de nombreuses informations, notamment prévenir des d’arrestations. Mais plusieurs alertes firent craindre qu’il soit dévoilé. Suite à cela, Faro mit fin à sa mission, et il entra dans la clandestinité pour former le maquis de l’Armée secrète Dujaric à Beauregard-de-Terrasson.
Raymond Lacombe parle de la formation de ce maquis, installé fin 1943 à Beauregard-de-Terrasson. C’est par l’intermédiaire des contacts du docteur Pierre Daunois avec Lafont, propriétaire d’une cabane dans les bois des Grattechats, que les lieux furent choisis. Une douzaine de réfractaires au Service du travail obligatoire y était rassemblés. Il parle du passage de cinq aviateurs américains dont l’appareil avait été abattu en Charente. Pour la logistique, en particulier le ravitaillement, il n’y avait pas de difficulté particulière : les fermes environnantes ont fourni des animaux et certains commerçants ont apporté de l’aide (un boucher de Terrasson et le boulanger de Chavagnac qui l’a payé de sa vie). Un système de bons de réquisitions avait été mis en place. Raymond Lacombe précise que le groupe se déplaçait beaucoup : de Beauregard, il se déplace à Brolaud (commune de Villac), puis à la Forêt (commune de Cublac, Corrèze). Il précise qu’à leur arrivée au maquis, les hommes n’avaient reçu aucune instruction militaire : elle sera assurée en partie par Espitalier et « petit Louis », un ancien militaire des corps-francs en 1940. Des instructeurs furent parachutés, tel le lieutenant Henri au printemps 1944, mais il souligne l’insuffisance de la formation et de l’armement. Raymond Lacombe parle également des légaux du Terrassonnais, membres du NAP (noyautage de l’administration). Il évoque Jacques Poirier (dit Jack) agent du Special operations executive (SOE), qu’il a surtout connu après la guerre.
Le groupe qui se déplaçait beaucoup se rendit de Cublac à Vignes (commune de La Cassagne), puis sur la même commune il s’installa dans la ferme Tribier avant de trouver refuge en mars 1944 dans une ferme à la Forêt (commune de Nadaillac). Le maquis Dujaric comptait alors près d’une quarantaine d’hommes, ce qui est beaucoup trop reconnaît Raymond Lacombe. Le soir du 30 mars 1944 des éléments de la division Brehmer menèrent un assaut contre le groupe installé à la Forêt. Les hommes placés en surveillance réussirent à prévenir le camp : les maquisards prirent la fuite et s’éparpillèrent dans les bois pendant que l’occupant incendia le hameau. Malgré la violence et la rapidité de l’assaut, tous les hommes parvinrent à s’échapper puis à passer à travers les patrouilles allemandes. Mais le maquis Dujaric fut disloqué et l’Armée secrète désorganisée.