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Le maquis AS Maurice Dujaric (1) - Raymond Lacombe

Le témoignage

Raymond Lacombe (1) - Témoignage intégral
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Raymond Lacombe est né en décembre 1924 au Lardin (aujourd’hui Le Lardin-Saint-Lazare) dans une famille qui comptait deux garçons. Raymond Lacombe a en effet un frère jumeau, Georges, qui fut également Résistant. Son père était ouvrier verrier et sa mère femme au foyer.
Son père avait travaillé dès l’âge de treize ans, d’abord apprenti à la verrerie de Brardville (Le Lardin), puis ouvrier verrier à Terrasson. Il évoque les conditions difficiles de travail et se souvient des périodes de chômage, qui n’étaient pas indemnisées. Le travail de sa mère, qui cultivait quelques légumes, était primordial, car permettait à la famille de se nourrir. Il parle également de l’usine Progil, aujourd’hui les papeteries de Condat, qui ont employé une grande main d’œuvre et permis d’assurer des revenus stables à de nombreuses familles de la région.
Son père a été mobilisé en 1917 et a été blessé au poumon par les gaz de combat. Il ne parlait que peu de sa campagne à ses enfants. Après la guerre, il était membre d’une association d’anciens combattants, la Fédération ouvrière et paysanne (FOP). Conseiller municipal de Saint-Lazare et secrétaire du syndicat des verriers, son père était un militant socialiste. Raymond Lacombe parle de la famille Ranoux, qui résidait à Saint-Lazare : il évoque Roger et Guy Ranoux, et leur père, militant communiste.
Raymond Lacombe évoque également les conditions de vie quotidienne dans son enfance : il n’y avait pas d’eau courante, ni de cabinet de toilettes et pas de chauffage central. L’électricité fut installée au début des années 1930. Il souligne que ces conditions de vie touchaient la grande majorité de la population rurale.
Il parle également des conséquences de la crise économique des années 1930 : il a été particulièrement marqué par le chômage subit par son père à la verrerie de Terrasson.
Il se souvient aussi de l’arrivée du Front populaire en 1936 et surtout des congés payés, un acquis précieux dans le monde ouvrier qui ne connaissait que le dimanche comme jour de repos. Durant cette période, il y a eu une grève massive à l’usine Progil du Lardin, teintée d’euphorie. Puis en 1938 cet établissement a connu une autre grève, beaucoup moins euphorique, qui suscita des désaccords parmi les ouvriers.
Il se souvient que l’inquiétude est apparue surtout à partir des accords de Munich de 1938. Puis Raymond Lacombe parle la déclaration de guerre en septembre 1939 et de l’état d’esprit qui régnait. Dans la population, il se souvient que l’inquiétude côtoyait la confiance en la puissance de l’armée française. Il se souvient de la débâcle et du reflux massif de soldats et de réfugiés. Raymond Lacombe insiste sur le soulagement général à la fin des hostilités et sur le sentiment de confiance inspirée alors par Pétain. Raymond Lacombe n’a pas entendu l’appel du général de Gaulle, mais des voisins propriétaires d’un poste de radio en avaient fait état. Il se souvient que durant quelques temps, les deux personnages apparaissaient comme deux facettes de la France et que l’on disait : « Pétain le bouclier, de Gaulle l’épée ».
Il parle également de l’arrivée des réfugiés de région parisienne et d’Alsace.
Après quelques mois dans une école de formation radio à Villac, Raymond Lacombe est en apprentissage chez un agent d’assurance, avant d’être employé en 1941 à la Banque populaire à Terrasson. Courant juillet août 1942, René Michel, secrétaire général de Combat pour la région R5 le met en contact avec le capitaine Farro. Sous les ordres de celui-ci, Raymond Lacombe est chargé de trouver un responsable pour Terrasson et Montignac. Dans le même temps, il est nommé responsable ROP (recrutement, organisation, propagande). Il fournit le journal Combat dans le Terrassonnais et sympathise avec certains clients de la Banque populaire, et découvre Jean Rouby. Ce dernier devient chef de centre pour Terrasson et Montignac. Au Lardin le correspondant est le coiffeur Charriéras, et à Montignac c’est le docteur Mazel.
Il parle d’une réunion fondatrice qui s’était tenue un soir de mars 1943 chez Charriéras (au Lardin), en présence de Bancillon le garagiste, du docteur Pierre Daunois, de Vramont et de Jean Raynaud. Il explique que la Banque populaire de Terrasson devint, avec la complicité du chef d’agence, la boîte aux lettres de Combat, et un poste de commandement clandestin est installé aux Escures à Terrasson.
Fin novembre 1943 Raymond Lacombe quitte la Banque populaire car il est repéré par la milice qu’il a infiltré sur ordre. À la fin du mois de décembre 1943, il participe à la formation du maquis Maurice Dujaric de l’Armée secrète, installé à Beauregard-de-Terrasson au lieu-dit les Grattes-chats. Enfin, il parle des personnes qui ont aidé le maquis en Terrassonnais.
  • Témoin(s) :
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    Raymond Lacombe est né en décembre 1924 au Lardin (aujourd’hui Le Lardin-Saint-Lazare) dans une famille qui comptait deux garçons. Raymond Lacombe a en effet un frère jumeau, Georges, qui fut également Résistant. Son père était ouvrier verrier et sa mère femme au foyer. Son père avait travaillé dès l’âge de treize ans, d’abord apprenti à la verrerie de Brardville (Le Lardin), puis ouvrier verrier à Terrasson. Après quelques mois d'apprentissage dans une école de formation radio à Villac, Raymond Lacombe travailla auprès d'un agent d’assurance, avant d’être employé en 1941 à la Banque populaire du centre à Terrasson. Courant juillet août 1942, René Michel, secrétaire général de Combat pour la région R5 le mettait en contact avec le capitaine Farro. Sous les ordres de celui-ci, Raymond Lacombe fut chargé de trouver un responsable pour Terrasson et Montignac. Dans le même temps, il était nommé responsable ROP (recrutement, organisation, propagande). Il fournissait également le journal Combat dans le Terrassonnais. Il entra en contact avec Jean Rouby. Fin novembre 1943 Raymond Lacombe quitta la Banque populaire car il était repéré par la milice qu’il avait infiltré sur ordre. À la fin du mois de décembre 1943, il participa à la formation du maquis Maurice Dujarric de l’Armée secrète, installé à Beauregard-de-Terrasson au lieu-dit les Grattes-chats. Ce groupe se déplaça à Villac (Corrèze), La Cassagne, et Nadaillac où il fut disloqué par un assaut de la divison Brehmer le 30 mars 1944.

  • Description :

    Entretien réalisé le 26 janvier 20011 à Malemort-sur-Corrèze. Durée : 1 h 21 min 2 s

  • Sujet(s) :
    Armée secrète (AS), Arrestation, Autorité d'occupation, Clandestinité, Combat (mouvement), Congés payés, Démarcation (ligne de), Dujaric, groupe (Armée secrète), Légion française des combattants, Manifestation de protestation, Maquis, Population rurale, Réfugié de guerre, Vie quotidienne
  • Lieu(x) :
    Beauregard-de-Terrasson, Brardville (commune du Lardin-Saint-Lazare), Lardin-Saint-Lazare, le, Montignac-sur-Vézère, Saint-Lazare (commune du Lardin-Saint-Lazare), Terrasson-Lavilledieu, Villac
  • Evénement(s) :
    Collaboration (1940-1944), Front populaire (1936-1938), Conférence de Munich (1938)
  • Personne(s) citée(s) :
    Charriéras (dit Malauxpattes), Cournil Lucien, Cournil René, Daunois Pierre (dit Toubib, dit Pierrot), Delord Jean-Baptiste (dit Robert), Denoix Adolphe, Farro Raymond (dit Fromonteil), Michel René, Ranoux Guy (dit Mickey), Ranoux Roger (dit Hercule), Raynaud Jean, Rouby Jean (dit l'Hermite)
  • Cote :
    14 AV 72

Photos

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  • Présentation
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    Raymond Lacombe est né le 14 décembre 1924 au Lardin. Il parle de son père, ouvrier verrier à Terrasson et de sa mère, femme au foyer. Il évoque le travail très jeune de son père à la verrerie de Brardville puis Terrasson. Il évoque aussi son frère jumeau. Il parle de ses études jusqu’au cours complémentaire puis de sa vie professionnelle : sténo dactylo, puis employé d’agent d’assurance et employé de la banque populaire jusqu’à son départ dans la Résistance.
  • Souvenirs de ses parents
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    Il parle du métier difficile d’ouvrier verrier et du chômage. Son père était un ancien combattant de la Première Guerre mondiale, blessé aux poumons.
  • Les conditions de vie et l'école dans les années 1930
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    Il évoque le confort sommaire des foyers et l’arrivée de l’électricité vers 1932. Il parle aussi de sa scolarité à l’école de Saint-Lazare.
  • L'engagement politique de son père, la famille Ranoux
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    Il parle de son père ancien combattant, membre de la Fédération ouvrière et paysanne (FOP) et de la section socialiste de saint-Lazare. Il était également conseiller municipal et secrétaire du syndicat des verriers. Il parle des relations avec la famille Ranoux de Saint-Lazare. Raymond Lacombe précise qu’il était à l’école avec Guy et Roger Ranoux. Il parle de l’engagement politique de M. Ranoux père.
  • La Première Guerre mondiale
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    Il précise qu’on parlait peu de la Première Guerre mondiale et qu’il se rendait au monument aux morts étant enfant.
  • La vie et l'industrie dans la région du Lardin et Saint-Lazare
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    Il parle de l’usine Progil et des employeurs de la région dans les années 1930.
  • La crise économique des années 1930
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    Raymond Lacombe se souvient du chômage de son père lors de cette période. Son père suivait l’actualité et l’arrivée des nazis au pouvoir en Allemagne.
  • Le Front populaire en 1936 et les grèves de l'usine Progil
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    Il évoque les congés payés, une grande nouveauté pour son père et sa famille. Il évoque aussi les grèves de 1936 à l’usine Progil et des défilés dans Le Lardin. Il parle de la grève de 1938 à l’usine Progil.
  • Les accords de Munich et la déclaration de guerre
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    Raymond Lacombe évoque les souvenirs de ce moment historique, alors qu’il était à l’école. Il parle de l’inquiétude suscitée par ces accords et de la confiance lors de la déclaration de guerre. Il parle également de la drôle de guerre et de la certitude d’une guerre courte.
  • La débâcle de 1940, le rôle de la radio
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    Il se souvient des militaires français éparpillés arrivés au Lardin. Il se souvient aussi de l’armistice et du maréchal Pétain, mais aussi du général de Gaulle, sans cependant avoir entendu son appel à la radio. Il précise que ses voisins avaient une TSF et qu’il écoutait la radio de Londres chez eux.
  • Le gouvernement de Vichy et la Légion française des combattants
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    Il évoque les débats dans la population, et le souhait général de mettre un terme à la guerre. Il parle de son père qui n’a pas souhaité adhérer à la Légion française des combattants. Il évoque la confiance de la population placée à la fois dans le maréchal Pétain et le général de Gaulle.
  • Les réfugiés
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    Il parle des réfugiés alsaciens et de la région parisienne arrivés dans la région du Lardin. Il se souvient des bonnes relations qui régnaient.
  • Le vote des pleins pouvoirs au maréchal Pétain
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    M. Lacombe ne se souvient pas du vote des pleins pouvoirs au maréchal Pétain et précise que cela n'a pas constitué un événement pour la population.
  • La ligne de démarcation
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    Il évoque ses souvenirs de la ligne de démarcation.
  • Les débuts du mouvement Combat et la formation du maquis Maurice Dujaric
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    Raymond Lacombe était employé à la Banque populaire du centre à Terrasson et quitta son emploi fin novembre 1943. À la fin du mois de décembre 1943 il participa à la formation d’un maquis installé à Beauregard-de-Terrasson dès le début de l’année 1944. Il était le chef du camp. Jean Rouby était le chef de centre, le docteur Daunois, était responsable des légaux pour le Lardin et Georges Delord étant le responsable militaire. Le capitaine Farro le nomma responsable du ROP (recrutement, organisation, propagande) pour la région, au nom du mouvement Combat. Il parle également de sa rencontre avec le capitaine Farro et des premières arrestations au sein du mouvement Combat le 27 janvier 1943.
  • L'organisation du mouvement en mars 1943
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    Il parle de la diffusion du journal Combat et d’une réunion d’organisation du mouvement en mars 1943. Il était question alors de la formation de sixaines avec MM. Charrieras, Daunois, Bancillon, Framont et Raynaud. Il explique le principe d’organisation en sixaines et trentaines. Il évoque l’action de Gaston Hyllaire, le chef régional de Combat. Puis il évoque l’arrivée de Georges Delord dans le mouvement, à la demande du docteur Daunois.
  • Contact avec le capitaine Faro
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    En juillet ou août 1942, il entre dans le mouvement Combat : René Michel, son cousin, l’incita à entrer dans le mouvement et le mis en contact avec Farro. Il parle de l’arrestation de Farro et de son évasion à Limoges. Il précise que le poste de commandement du mouvement était aux Escures, à Terrasson.
  • Les boîtes aux lettres du mouvement
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    La Banque populaire du centre à Terrasson et Praudel étaient des boîtes aux lettres de Combat dans la région. Le chef de bureau de la banque était informé et a laissé le mouvement organiser une boîte aux lettres. Il parle de la trahison d’un membre du mouvement. Il évoque l’action du bourrelier Praudel.