Son père avait travaillé dès l’âge de treize ans, d’abord apprenti à la verrerie de Brardville (Le Lardin), puis ouvrier verrier à Terrasson. Il évoque les conditions difficiles de travail et se souvient des périodes de chômage, qui n’étaient pas indemnisées. Le travail de sa mère, qui cultivait quelques légumes, était primordial, car permettait à la famille de se nourrir. Il parle également de l’usine Progil, aujourd’hui les papeteries de Condat, qui ont employé une grande main d’œuvre et permis d’assurer des revenus stables à de nombreuses familles de la région.
Son père a été mobilisé en 1917 et a été blessé au poumon par les gaz de combat. Il ne parlait que peu de sa campagne à ses enfants. Après la guerre, il était membre d’une association d’anciens combattants, la Fédération ouvrière et paysanne (FOP). Conseiller municipal de Saint-Lazare et secrétaire du syndicat des verriers, son père était un militant socialiste. Raymond Lacombe parle de la famille Ranoux, qui résidait à Saint-Lazare : il évoque Roger et Guy Ranoux, et leur père, militant communiste.
Raymond Lacombe évoque également les conditions de vie quotidienne dans son enfance : il n’y avait pas d’eau courante, ni de cabinet de toilettes et pas de chauffage central. L’électricité fut installée au début des années 1930. Il souligne que ces conditions de vie touchaient la grande majorité de la population rurale.
Il parle également des conséquences de la crise économique des années 1930 : il a été particulièrement marqué par le chômage subit par son père à la verrerie de Terrasson.
Il se souvient aussi de l’arrivée du Front populaire en 1936 et surtout des congés payés, un acquis précieux dans le monde ouvrier qui ne connaissait que le dimanche comme jour de repos. Durant cette période, il y a eu une grève massive à l’usine Progil du Lardin, teintée d’euphorie. Puis en 1938 cet établissement a connu une autre grève, beaucoup moins euphorique, qui suscita des désaccords parmi les ouvriers.
Il se souvient que l’inquiétude est apparue surtout à partir des accords de Munich de 1938. Puis Raymond Lacombe parle la déclaration de guerre en septembre 1939 et de l’état d’esprit qui régnait. Dans la population, il se souvient que l’inquiétude côtoyait la confiance en la puissance de l’armée française. Il se souvient de la débâcle et du reflux massif de soldats et de réfugiés. Raymond Lacombe insiste sur le soulagement général à la fin des hostilités et sur le sentiment de confiance inspirée alors par Pétain. Raymond Lacombe n’a pas entendu l’appel du général de Gaulle, mais des voisins propriétaires d’un poste de radio en avaient fait état. Il se souvient que durant quelques temps, les deux personnages apparaissaient comme deux facettes de la France et que l’on disait : « Pétain le bouclier, de Gaulle l’épée ».
Il parle également de l’arrivée des réfugiés de région parisienne et d’Alsace.
Après quelques mois dans une école de formation radio à Villac, Raymond Lacombe est en apprentissage chez un agent d’assurance, avant d’être employé en 1941 à la Banque populaire à Terrasson. Courant juillet août 1942, René Michel, secrétaire général de Combat pour la région R5 le met en contact avec le capitaine Farro. Sous les ordres de celui-ci, Raymond Lacombe est chargé de trouver un responsable pour Terrasson et Montignac. Dans le même temps, il est nommé responsable ROP (recrutement, organisation, propagande). Il fournit le journal Combat dans le Terrassonnais et sympathise avec certains clients de la Banque populaire, et découvre Jean Rouby. Ce dernier devient chef de centre pour Terrasson et Montignac. Au Lardin le correspondant est le coiffeur Charriéras, et à Montignac c’est le docteur Mazel.
Il parle d’une réunion fondatrice qui s’était tenue un soir de mars 1943 chez Charriéras (au Lardin), en présence de Bancillon le garagiste, du docteur Pierre Daunois, de Vramont et de Jean Raynaud. Il explique que la Banque populaire de Terrasson devint, avec la complicité du chef d’agence, la boîte aux lettres de Combat, et un poste de commandement clandestin est installé aux Escures à Terrasson.
Fin novembre 1943 Raymond Lacombe quitte la Banque populaire car il est repéré par la milice qu’il a infiltré sur ordre. À la fin du mois de décembre 1943, il participe à la formation du maquis Maurice Dujaric de l’Armée secrète, installé à Beauregard-de-Terrasson au lieu-dit les Grattes-chats. Enfin, il parle des personnes qui ont aidé le maquis en Terrassonnais.