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De la Pologne au FTP-MOI du Sarladais - Léon Lichtenberg

Le témoignage

Léon Lichtenberg - Témoignage intégral
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Léon Lichtenberg est né en février 1925 à Siedlce en Pologne, une ville distante d’une centaine de kilomètres de Varsovie, où ses parents sont commerçants.
Poussée par l’antisémitisme sa famille arrive en France en 1928, à Paris. Léon Lichtenberg précise que sa langue maternelle est le Yiddish, et non pas le Polonais qui n’était pas parlé dans sa famille. Il apprend le Français à la maternelle et fait sa scolarité dans une école publique du quartier des Rosiers à Paris. Il souligne le rôle de ses enseignants dans sa formation et l’éveil de sa curiosité. Il se souvient précisément des évènements des années 1930 et en particulier de la contre-manifestation de soutien à la République en 1934. Puis l’élection du Front populaire en 1936 apporte une ambiance joyeuse. Il souligne également la chaleur des relations humaines à cette époque dans son quartier, où sa famille n’est pas confrontée à l’antisémitisme. De nationalité polonaise, ses parents ne votent pas.
À la rentrée 1936, la famille arrive à Périgueux où était installé un oncle. Ses parents sont commerçants ambulants sur des marchés, puis acquièrent un magasin de confection rue Wilson. Ils n’ont pas subi de discrimination particulière selon Léon Lichtenberg, qui souligne au contraire le soutien et la solidarité au sein du monde des forains, qui ont aidé ses parents à travailler.
À la déclaration de guerre, ils n’ont plus de nouvelles de leur famille en Pologne. Son jeune frère s’engage volontairement en 1939 dans l’Armée française, puis en 1942 il regagne l’Afrique du nord et s’engage dans les Forces françaises libres, dans la deuxième Division blindée. La défaite est amèrement constatée par sa famille, qui voit la débâcle jusque dans Périgueux. Il se souvient de l’arrivée de la communauté d’Alsace réfugiée à Périgueux, mais peu de liens sont tissés avec sa famille qui n’est pas pratiquante. En revanche, sa grand-mère suivait précisément les rites du judaïsme, ce qui nécessitait quelques ajustements familiaux. Puis ils subissent les premières lois antijuives du régime de Vichy et la spoliation de leur bien : le commerce de la rue Wilson leur est confisqué. La famille parvient cependant à subvenir à ses besoins.
En février 1943, lui et sa famille échappent à une rafle : prévenus par un inspecteur de Police, ils sont cachés chez une famille voisine. Au lycée de garçon de Périgueux (aujourd’hui lycée Bertrand de Born ) où il est inscrit, il ne constate pas de sentiment antisémite, et précise qu’il n’y a eu aucune arrestation de Juifs dans cet établissement. Entre jeunes du lycée, ils parlent de la situation politique et de l’Occupation. C’est de cette manière que des contacts s’établissent pour rejoindre la Résistance. Il entend parler des premiers maquis, et sait que la Résistance est une réalité en Dordogne.
Il rejoint un maquis de l’Armée secrète fin 1943 en compagnie de Ralph Finkler. Sous la direction d’un adjudant, ils apprennent à marcher au pas, ce qui contrarie leur désir d’action immédiate. Début 1944, ils quittent ce maquis et regagnent un groupe de FTP-MOI (Francs-tireurs et partisans de la main d’œuvre immigrée) dans la région de Sarlat, composé essentiellement de réfugiés républicains espagnols. Il explique la part de hasard qui préside parfois au choix d’un groupe de maquis : il précise ne pas avoir de souvenir précis des filières et des contacts, et renvoie pour cela à Ralph Finkler. Ils passent vite à l’action, en mettant le feu à un dépôt de résine destiné à l’occupant. Ce groupe, installé à Veyrines-de-Domme, est attaqué et brisé en mars 1944 (le groupe, installé au lieu dit le Canadier est assailli le 16 mars 1944, et quatre maquisards espagnols tombent). Léon Lichtenberg et Ralph Finkler échappent à cet assaut. Puis Léon Lichtenberg rejoint un autre groupe FTP-MOI dirigé par Carlos : ils conduisent essentiellement des actions de sabotage, notamment de voies ferrées. Il s’agit d’un groupe peu nombreux et très mobile. Dirigés par des officiers républicains espagnols, les jeunes maquisards bénéficient de leur expérience. Les moyens sont les suivants : des armes parachutées (armes de point, mitraillette Sten, fusil mitrailleur anglais) et des explosifs en quantité. Les objectifs stratégiques sont ceux d’une guerre de guérilla : affaiblir l’ennemi, désorganiser le transport, harceler l’ennemi par des embuscades. Il n’était pas question d’affrontements directs, contre un ennemi lourdement armé et entraîné. Le rôle de la population rurale est primordial selon Léon Lichtenberg, pour qui aucun maquis n’aurait pu exister sans l’appui de la population. Les déplacements fréquents se faisaient à vélo par manque de moyens, mais aussi par choix tactique : la bicyclette, silencieuse, permet de repérer sans être repéré, et se camoufle facilement.
Il décrit un accrochage à Castelnaud-la-Chapelle (canton de Domme), en juillet 1944, après que son groupe ait fait sauter un pont.
En juillet 1944, Léon Lichtenberg est aux côtés d’André Malraux durant quelques jours : Carlos met Ralph Finkler et Léon Lichtenberg a disposition du colonel Berger (Malraux), installé dans une villa des bords de la Dordogne. La mission est imprécise, mais Léon Lichtenberg garde le souvenir de longues discussions. Puis en compagnie de Jacques Poirier (agent de la section française du Special operations executive, chef du réseau Digger), ils sillonnent les routes de la région à bord d’une petite auto.
Léon Lichtenberg évoque également les relations entre Gaullistes et communistes dans l’après guerre, en particulier avec Yves Guéna en Dordogne.
Après la Libération, il fait des études de droit puis devient avocat au barreau de Paris en 1948, et en 1951 s’inscrit au barreau de Périgueux.
Puis Léon Lichtenberg reprend le récit de son parcours à la période de la Libération. Il précise ne pas y avoir directement participé, car Yves Péron lui a demandé, ainsi qu'à Ralph Finkler, de constituer une compagnie juive. Composée d'une soixantaine de jeunes gens cette compagnie a était engagée sur le front de l'Atlantique. Léon Lichtenberg en était le commissaire aux effectifs. À La Rochelle, les troupes font face à une division allemande puissamment armée, mais coupée de ses lignes. Léon Lichtenberg souligne que les forces françaises n'étaient pas en mesure de la déloger compte tenu de l'inexpérience des hommes et de la légèreté de l'armement. De nationalité polonaise, il a été démobilisé très tôt, au printemps 1945.
Il parle du front oublié et le sentiment d'abandon des hommes à La Rochelle. Il livre une anecdote sur l'aspect atypique de ce front : la mère d'un jeune garçon s'est présentée au front pour récupérer son fils.
Puis il aborde la question des bombardements alliés et de celui de Royan. Léon Lichtenberg qualifie cette opération d'inexplicable, et engage une réflexion sur les bombardements alliés en France, imprécis et destructeurs. Devant ces faits, les hommes se sentent inutiles, mais n'en mesurent pas encore la dimension tragique. Passée la surprise et la satisfaction, Léon Lichtenberg s'est interrogé quant à sa signification, à quelques jours de la victoire. Il cite le bombardement de Dresde, faisant de nombreuses victimes civiles et n'ayant que peu d'effets sur la production industrielle allemande. Il engage une réflexion sur la destruction de Caen lors du débarquement allié : selon lui cela a rendu la ville plus facilement défendable par l'ennemi. Il évoque également la rivalité des généraux anglo-américains.
Il apporte des précisions sur le front de l'Atlantique, le sentiment de drôle de guerre et le quotidien. Sur ce front, Léon Lichtenberg précise que les Armées ne sont pas restées l'arme au pied, contrairement à 1939. À La Rochelle, les combats sont sporadiques car le rapport des forces est inégal : l'armement des forces françaises est composé essentiellement d'armes automatiques, n'autorisant pas un assaut. Léon Lichtenberg revient sur la décision de constituer une compagnie juive, sans intérêt d'un point de vue stratégique, sa formation étant davantage politique. Sur le front, le ravitaillement était assuré, et l'équipement provenait de l'Armée française. Mais le matériel provenait pour une grande part des maquis.
Il évoque également l'inquiétude et l'angoisse diffuse de devoir diriger des hommes inexpérimentés face à une division équipée et aguerrie. Cette division avait la possibilité de se dégager, mais elle aurait été dans l'impossibilité de traverser le pays pour rejoindre ses lignes. Selon Léon Lichtenberg, la place était stratégique pour les Allemands compte tenu de l'accès à l'océan Atlantique.
À la fin de la guerre, il rejoint sa famille à Périgueux puis se rend à Paris où il se trouve le 8 mai 1945. Il fait des études de droit, puis s'inscrit au barreau de Paris. Il évoque la personnalité d'Yves Péron, qu'il rencontre en juillet 1944 dans la région de Sarlat. Militant communiste, Léon Lichtenberg a continué à avoir des relations avec lui, car en qualité de juriste, il a participé à l'activité législative du groupe communiste. Léon Lichtenberg évoque brièvement le rôle du parti communiste dans la Résistance, et celui de l'Union soviétique dans la guerre.
Enfin, il aborde la question des camps d'extermination. L'existence de ces camps lui a été révélée par les actualités cinématographiques. Il souligne la terreur mise en place par le projet nazi d'asservissement des peuples, lequel n'a finalement pas eu les effets escomptés.
  • Témoin(s) :
    Lichtenberg Léon En savoir plus

    Léon Lichtenberg est né en Pologne en 1925. Sa famille, poussée par l'antisémitisme émigre en France, à Paris, en 1928. Puis en 1936 ses parents sont commerçants à Périgueux. En 1939 son frère s'engage volontaire dans l'armée française, et en 1943 sa famille échappe à une rafle. Il rejoint un maquis fin 1943, et début 1944 en compagnie de Ralph Finkler intègrent les Francs-tireurs et partisans (FTP-MOI) où il rencontre André Malraux. Après la libération du département il combat sur le front de l'Atlantique. À la Libération il entreprend des études de droit et devient avocat.

  • Description :

    Entretiens réalisés le 16 octobre et le 1er décembre 2009 à Périgueux. Durée : 2 h 27 min 58 s

  • Sujet(s) :
    Antisémitisme, Armée secrète (AS), Bombardement, Congés payés, Équipement matériel, Francs-tireurs et partisans de la main-d'oeuvre immigrée (FTP-MOI), Guérilla, Juif, Maquis, Parti communiste, Population rurale, Rafle, Réfugié de guerre, Sabotage, Vie quotidienne
  • Lieu(x) :
    Castelnaud-la-Chapelle, Périgueux, Rochelle, la (Charente-Maritime), Royan (Charente-Maritime), Veyrines-de-Domme
  • Evénement(s) :
    Conférence de Munich (1938), Front populaire (1936-1938)
  • Personne(s) citée(s) :
    Finkler Raphaël (dit Ralph), Gaulle Charles de, Guéna Yves, Malraux André (dit Berger), Ordeig Charles, Henri (dit Carlos), Péron Yves (dit Caillou), Poirier Jacques (dit Jack, dit Nestor)
  • Cote :
    14 AV 67, 69

Photos

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  • Présentation de Léon Lichtenberg et de sa famille, originaire de Pologne
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    Léon Lichtenberg précise qu'il est né en février 1925 en Pologne, à cent kilomètre à l'est de Varsovie. Il est arrivé en France à l'âge de trois ans, en 1928, lorsque ses parents son frère et sa sœur se sont installés à Paris. Puis la famille s'est installée à Périgueux où un parent résidait déjà.
  • De la scolarité à la Résistance
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    Il précise que sa scolarité s'est faite à Paris jusqu'à la rentrée 1936, puis à Périgueux, où il a passé le bac de philosophie en 1943. Il a commencé par s'opposer au régime par de la résistance civile : distribution de tract et collages de tracts. puis il est entré au maquis fin 1943 début 1944 avec Ralph Finkler. Tout d'abord dans un maquis AS, il a rejoint un maquis de Républicains espagnols dans la région de Sarlat.
  • Langue maternelle et école
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    Léon Lichtenberg explique que sa langue maternelle est le Yiddich mais que sa culture est française. Il ajoute qu'il a acquis la nationalité française après la guerre, alors qu'il faisait des études de droit à Paris. Il évoque ses souvenirs de l'école primaire où il a appris le français et des enseignants qui lui ont ouvert l'esprit. Puis il évoque le lycée de Périgueux, et les souvenirs de discrimination qui ne se manifestaient cependant pas dans son enceinte.
  • Arrivée de la famille en France et souvenirs des années 1930
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    Léon Lichtenberg parle de l'arrivée de ses parents en France, à Paris, en 1928. Installée dans un quartier alors populaire, il se souvient des manifestations de protestations, notamment celle de février 1934. Lors des évènement du Front populaire, il est écolier, et se souvient des discussions vives entre élèves. Il évoque également l'atmosphère de cette époque.
  • Une émigration poussée par l'antisémitisme
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    Il explique que l'antisémitisme a poussé ses parents à fuir la Pologne. Ils étaient alors commerçants, dans le domaine de la confection. En France, ses parents ont un commerce ambulant, et il se souvient de la sollicitude des autres commerçants.
  • Le choix de la France
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    Léon Lichtenbertg parle du choix de ses parents de s'installer en France, guidé par des attaches familiales (un frère de sa sœur y est déjà installé), mais aussi par l'image de terre d'accueil. Il évoque également l'affaire Dreyfus qui a eu un fort retentissement auprès des juifs d'Europe.
  • L'accueil de la France
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    À Paris, il précise qu'il n'a pas subit de discrimination à l'école, dans le quartier du Marais, ni ses parents.
  • Souvenir des événements politiques des années 1930
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    Il se souvient de l'arrivée au pouvoir d'Hitler en Allemagne, qui préoccupait ses parents. Ces derniers s'intéressaient à la vie politique. Il se souvient également des congés payés, et de la joie apportée par le Front populaire.
  • La défaite, suivie de l'occupation et la répression
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    En 1939 son frère s'engage volontairement dans l'Armée française, à l'âge de dix-huit ans. Puis il se souvient de la défaite et des lois anti-juives du régime de Vichy. L'arrivée des allemands à Paris aggrave la situation pour lui et sa famille. Des membres de sa famille furent déportés. Il ajoute que ses parents n'ont plus de contacts avec la famille demeurée en Pologne.
  • Les accords de Munich (1938)
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    Léon Lichtenberg évoque ses souvenirs de 1938, et de l'attention de ses parents concernant les événements internationaux.
  • La déclaration de guerre
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    Léon Lichtenberg se souvient de la déclaration de guerre, avec l'invasion de la Pologne puis des réfugiés. Il vit alors à Périgueux, et revient sur les raisons de leur installation en Dordogne.
  • Son frère dans la France libre
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    Il parle de son frère engagé en 1939, qui regagna l'Afrique en 1942 et s'engagea dans la 2e division blindée.
  • Les réfugiés du Bas-Rhin à Périgueux
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    Léon Lichtenberg se souvient de l'arrivée des réfugiés du Bas-Rhin en Dordogne en 1939, et de sa forte communauté juive. Il précise que sa famille était peu pratiquante et que les échanges avec la communauté strasbourgeoise ne se nouaient pas lors des événements religieux.
  • Les lois anti juives de Vichy et la Shoah
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    Léon Lichtenberg se souvient de la défaite suivie de l'arrivée du maréchal Pétain et des premières lois antijuives. Puis il parle de la déportaion et des camps d'extermination, dont il a découvert l'ampleur en 1945. Il souligne le caractère relativement exceptionnel de la situation française, et parle de la situation en Dordogne pour les juifs. Il apporte des précisions quant aux conséquences des lois anti juives pour lui et sa famille, la première étant que ses parents sont privés de leur activité commerciale. Sa mère a été interné environ un mois après avoir protesté contre cette injustice.
  • Échapper à la rafle de février 1943
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    Il parle de la rafle de février 1943 à laquelle sa famille a échappé grâce à un inspecteur de police. Il ajoute qu'il n'a pas le souvenir de maltraitance et souligne la chance de sa famille. Il parle de cet inspecteur de police dont il ne se rappelle cependant pas le nom.
  • Souvenirs du lycée de garçon
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    Léon Lichtenberg se souvient du lycée d'état de garçon de Périgueux (lycée Bertran-de-Born) et de ses professeurs. Il précise que les jeunes parlaient de la situation politique et de la guerre, avec prudence cependant. Il souligne le climat de sécurité qui y régnait.
  • L'entrée en Résistance
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    Il est informé de l’existence d'organisations de Résistance par la radio de Londres, mais aussi par le bouche à oreilles. L'existence de maquis est connue en Dordogne et des jeunes comme lui les rejoignent, d'autant plus facilement qu'ils ont peu d'attaches familiales et professionnelles. Cela s'est imposé pour lui comme une nécessité morale. En compagnie de Ralph Finkler, il est tout d'abord entré dans un maquis de l'Armée secrète, dont il ne se souvient plus la filière, avant de rejoindre les FTPF-MOI dans la région de Sarlat. La première action a consisté à détruire par le feu de la résine destinée à l'Allemagne. Mais ce groupe FTPF-MOI est anéanti, mais lui et Ralph Finkler en réchappent. Ils passent alors au groupe Carlos où ils mènent des actions de sabotages afin d'entraver la marche des trains destinés à l'occupant.
  • Le premier maquis : Armée secrète
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    Léon Lichtenberg apporte des précisions sur son entrée au maquis de l'Armée secrète, par le contact fourni par la famille qui l'a protégé lors de la rafle de 1943. Il le rejoint fin 1943, début 1944, alors qu'il était installé dans la région de Villamblard. Il décrit brièvement ce groupe, peu nombreux et mobile, très motivé pour nuire à l'occupant. Il décrit l'équipement, issu des parachutages : la mitraillette Sten, les armes de point, le fusil mitrailleur anglais, l'explosif utilisé (le plastic). L'arme principalement employée alors est l'explosif afin de saboter l’infrastructure ferroviaire et routière, qui entrave les mouvements de l'ennemi. C'est selon lui un apport stratégique dans le débarquement allié en Normandie.
  • Réflexion sur la Résistance, la France libre et de Gaulle
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    Léon Lichtenberg parle du rôle de la Résistance dans la libération de la France et de sa place dans l'après-guerre. Il évoque également Yves Guéna, et le général de Gaulle, en particulier les relations entre les communistes et ce dernier.
  • La guérilla
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    Léon Lichtenberg parle de l'équipement des maquis et souligne le rôle des Républicains espagnols dans la Résistance, particulièrement exercés en matière de guérilla. Il parle également du courage et de la peur.
  • La formation
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    Léon Lichtenberg parle de la formation dispensée par les Espagnols ainsi que de l'organisation du maquis. Il parle également d'un aviateur américain, en route vers l'Espagne, qui a été recueilli au mois de mars 1944 dans son maquis. Léon Lichtenberg fait état des différences de stratégie entre l'Armée secrète et les FTPF.
  • L'aide de la population
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    Léon Lichtenberg précise que la Résistance n'est pas que l'action armée : la population du département a appuyé l'action des maquis par son aide matérielle, logistique et par son silence.
  • Technique de guérilla et embuscade à Castelnaud-la-Chapelle
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    Au mois de juillet 1944, après avoir saboté un pont avec des explosifs, Léon Lichtenberg et quelques hommes restés sur place font face à des blindés ennemis qui se présentent. Les maquisards ouvrent le feu et un combat s'engage. Après deux heures d'échanges de tirs, le groupe de maquisards se retire discrètement. Léon Lichtenberg évoque l'un de ses meilleurs souvenirs : avoir mangé des cerises lors de ce repli. Il explique par ailleurs que la bicyclette était le moyen de déplacement et de repli le plus efficace et le plus discret.
  • Mission auprès d'André Malraux
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    Au début de l'année 1944, un certain colonel Berger (André Malraux) fait parler de lui, notamment auprès des Espagnols. En juin ou juillet 1944, Carlos envoie Ralf Finkler et Léon Lichtenberg en mission auprès de Malraux, alors qu'il est installé dans une villa des bords de la Dordogne. Léon Lichtenberg est étonné de ne pas trouver les lieux gardés. Ils sont accueillis par Malraux avec qui ils déjeunent. Jacques Poirier (dit Jack) les rejoint, et Léon Lichtenberg les accompagne dans leur mission de liaison auprès des chefs locaux de la Résistance. Lors de ces déplacements en voiture, il est étonné de l'insouciance de Malraux, lui qui est rompu aux consignes de sécurité de Carlos. Enfin, il évoque Jacques Poirier.
  • Formation d'une compagnie juive pour le front de l'Atlantique
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    Il précise ne pas avoir directement participé à la Libération, car Yves Péron lui a demandé, ainsi qu'à Ralph Finkler, de constituer une compagnie juive. Composée d'une soixantaine de jeunes gens cette compagnie a était engagée sur le front de l'Atlantique. Léon Lichtenberg en était le commissaire aux effectifs. À La Rochelle, les troupes font face à une division allemande puissamment armée, mais coupée de ses lignes. Léon Lichtenberg souligne que les forces françaises n'étaient pas en mesure de les déloger compte tenu de l'inexpérience des hommes et de la légèreté de l'armement. De nationalité polonaise, il a été démobilisé très tôt, au printemps 1945.
  • Le front oublié et le sentiment d'abandon
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    Il livre une anecdote indiquant l'aspect atypique du front de l'Atlantique : la mère d'un jeune garçon s'est présentée au front pour récupérer son fils.
  • Royan et les bombardements alliés
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    Léon Lichtenberg parle du bombardement de Royan, et qualifie cette opération d'inexplicable. Il engage ensuite une réflexion sur les bombardements alliés en France, imprécis et destructeurs. Devant ces faits, les hommes se sentent inutiles, mais n'en mesurent pas encore la dimension tragique. Passée la surprise et la satisfaction, Léon Lichtenberg s'est interrogé quant à sa signification, à quelques jours de la victoire. Il cite le bombardement de Dresde, faisant de nombreuses victimes civiles et n'ayant que peu d'effets sur la production industrielle allemande. Il poursuit sur la destruction de Caen au débarquement : selon, lui cela a rendu la ville plus facilement défendable par l'ennemi. Il évoque également la rivalité des généraux anglo-américains.
  • Sur le front de l'Atlantique : les armes, le quotidien
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    Sur ce front, Léon Lichtenberg précise que les armées ne sont pas restées l'arme au pied, contrairement à 1939. À La Rochelle, les combats sont sporadiques car le rapport des forces est inégal. L'armement des forces françaises est composé essentiellement d'armes automatiques, n'autorisant pas un assaut. Il revient sur la décision de constituer une compagnie juive, dont le but était davantage politique que stratégique. Il parle du quotidien sur le front. Le ravitaillement était assuré, l'équipement provenait de l'armée française. Mais le matériel provenait pour une grande part des maquis.
  • Inquiétude et inexpérience au front
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    Il évoque l'inquiétude et l'angoisse diffuse de devoir diriger des hommes inexpérimentés face à une division équipée et aguerrie. Cette division avait la possibilité de se dégager, mais elle aurait été dans l'impossibilité de traverser le pays pour rejoindre ses lignes. Selon Léon Lichtenberg, la place était stratégique pour les Allemands compte tenu de l'accès à l'océan Atlantique.
  • La fin des hostilités, Yves Péron et le Parti communiste
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    À sa démobilisation, Léon Lichtenberg rejoint sa famille à Périgueux puis se rend à Paris où il se trouve le 8 mai 1945. Il y fait des études de droit, puis s'inscrit au barreau de Paris. Il évoque la personnalité d'Yves Péron, qu'il le rencontre en juillet 1944 dans la région de Sarlat. Militant communiste, Léon Lichtenberg a continué à avoir des relations avec lui. En qualité de juriste, il a participé à l'activité législative du groupe communiste à l'Assemblée nationale. Léon Lichtenberg évoque brièvement le rôle du parti communiste dans la Résistance, et celui de l'Union soviétique (URSS) dans la guerre.
  • La révélation des camps d'extermination
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    L'existence de camps d'extermination lui est révélée par les actualités cinématographiques. Il souligne la terreur mise en place par le projet nazi d'asservissement des peuples, qui n'a pas eu les effets escomptés en raison du retournement des populations.