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Corps-franc Louis et groupe Loiseau (AS) - Jacques Cadalen

Le témoignage

Jacques Cadalen - Témoignage intégral
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Jacques Cadalen est né le 17 août 1923 à Gageac-et-Rouillac (canton de Sigoulès). Sa famille est originaire de Bretagne et s’est installée en Dordogne en 1922, bénéficiant d’un programme de migration pour le peuplement des campagnes périgourdines. Alors qu’il a quatre ans, ses parents s’installent à la Beylive à Bergerac, puis au début de la guerre ils ont une ferme au Grand-Caudou, commune de Bergerac. Son père décède alors qu’il a 9 ans.
À la déclaration de la guerre, ses quatre frères sont mobilisés, et lors de la débâcle Jacques Cadalen se souvient avoir vu des soldats français assurer la garde des berges de la Dordogne. Ses frères ne sont pas prisonniers et regagnent la ferme familiale. La défaite est une déception pour la famille Cadalen, qui écoute la radio de Londres afin d’obtenir des informations.
Son frère Yves Cadalen est un des premiers Résistants de Saint-Pierre-d’Eyraud : en juillet 1942, il l’informe qu’avec ses amis Valade et Dezon ils forment un groupe de Résistance.
Le 7 juillet 1943 il est requis pour les Chantiers de jeunesse, dans le Puy-de-Dôme : il souhaite s’y soustraire mais le commandant Pinson, qui dirigeait la Résistance dans le secteur ouest de Bergerac, lui recommande d’obéir afin de ne pas nuire à sa famille. Il était convenu qu’il serait mobilisé par la Résistance dès que possible. Deux parachutages venant de se produire dans la région de Saint-Pierre-d’Eyraud, son frère envisage l’imminence d’un débarquement et le sollicite. Alors que sa mère, gravement malade, décède, il se rend à ses obsèques le 4 février 1944 et saisit l’occasion pour ne pas regagner les Chantiers de jeunesse. Il se cache chez son frère, puis chez la famille Dezon. Il est engagé dans une ferme sous le nom de Jacques Lestang.
Après le 6 juin, il rejoint le corps franc Louis (Armée secrète) à Saint-Pierre-d’Eyraud, dirigé par le lieutenant Collic. Il est alors agent de liaison et garde du corps du commandant Pinson, à son Poste de commandement à La Force. La mission de Jacques Cadalen est d’informer le groupe Collic de Saint-Pierre-d’Eyraud des déplacements de Pinson. Le 7 juin ce dernier lui demande de récupérer le produit de trois parachutages (chez Pinson, à Bourg-d’Abren, et Saint-Pierre-d’Eyraud) puis d’organiser sa distribution. Mais l’armement était nettement insuffisant en quantité. La mission de l’Armée secrète était alors d’entraver la circulation des troupes allemandes, et non de libérer les villes et villages. L’action des maquis était alors surveillée et compliquée par la présence d’un avion d’observation venant de l’aérodrome de Roumagnières.
Le 19 juin, le groupe du commandant Pinson reçoit un ordre de repli vers le Sarladais (Meyrals, Marquay, Saint-Romain-de-Monpazier). Le commandant Pinson tombera le 9 juillet à Beaumont du Périgord. Il indique comment « Soleil » des Francs-tireurs et partisans (FTP) avait alors envisagé d’arrêter le commandant Pinson qui était sur son territoire.
Il relate également le sabotage de wagons de poudre, auquel il n’a pas participé, et celui du bureau de la Légion des volontaires français (LVF) à Bergerac.
Jacques Cadalen précise que le ravitaillement des maquis n’a pas été une contrainte ni un obstacle : la population rurale a apporté un grand soutien à la Résistance en donnant du blé et du pain.
Il rentre le 20 août 1944 dans Bergerac libéré, où l’AS Collic intègre le bataillon AS Joseph, dirigé par le capitaine Joseph Xantraille. Ils se positionnent au Fleix afin d’éviter un retour des Allemands sur Bergerac. Puis ils rejoignent les rives de la Garonne, et arrivent à Bordeaux le 28 août. Le 29 août ils subissent un accrochage avec la Milice, puis sa compagnie défile dans les rues de Bordeaux devant le général de Gaulle, avant de poursuivre les troupes allemandes jusqu’à Talmont sur Gironde (Charente-Maritime). Durant son passage sur le front de l’Atlantique, il déclare que les combats auxquels il a assisté ne furent pas violents, d’autant plus que les Résistants étaient mal armés. Jacques Cadalen précise que c’est à leur départ de Bergerac, que de « faux Résistants » ont pris la place et tondu des femmes.
Il part sur le front d’Alsace avec le 126e Régiment d’infanterie, puis en Allemagne. Il fait le récit des combats de rue menés contre les Nazis à Rastadt, où quatre cent prisonniers seront faits. Puis il est dirigé à Baden-Baden et Forbach (Forêt noire).
Il est démobilisé en novembre 1945 et regagne la ferme familiale qu’il reprend avec ses frères et sœurs. En 1958 il s’installe à Creysse et en 1965 devient maraîcher, jusqu’à sa retraite.
Jacques Cadalen est par ailleurs passionné de préhistoire et inventeur d’un site d’habitat sur les bords de la Dordogne.
  • Témoin(s) :
    Cadalen Jacques En savoir plus

    Jacques Cadalen est né en 1923 à Gageac-et-Rouillac dans une famille d'agriculteurs originaires de Bretagne. Lors de la déclaration de guerre en 1939, ses quatre frères sont mobilisés. En juillet 1943, il est requis par les Chantiers de la jeunesse et en février 1944 s'y soustrait. Il regagne les rangs de l'Armée secrète et intègre le corps-franc Louis à Saint-Pierre-d'Eyraud. Agent de liaison auprès du commandant Pinson, il est également chargé du transport de parachutages. À Bordeaux fin août 1944, il est dirigé sur le front de l'Atlantique, puis vers l'Alsace avec le 126e régiment d'infanterie et enfin en Allemagne, jusqu'en novembre 1945.

  • Description :

    Entretien réalisé le 22 juin 2009 à Creysse. Durée : 1 h 01 min 46 s

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    Jacques Cadalen habite à Bergerac au début de la Seconde Guerre mondiale. En juillet 1943 il est requis pour les Chantiers de jeunesse, mais lors d'une permission pour assister aux obsèques de sa mère il se soustrait et se cache chez son frère. Il rejoint le corps-franc Louis de l'Armée secrète dans la région de Saint-Pierre-d'Eyraud. Agent de liaison et garde du corps du commandant Pinson, il décrit ses missions, la libération de Bergerac, Bordeaux, le front de l'Atlantique puis d'Alsace et l'Occupation de l'Allemagne avec le 126e régiment d'infanterie.

  • Sujet(s) :
    126e régiment d'infanterie, Agent de liaison, Autorité d'occupation, Avion, Chantier de la jeunesse, Clandestinité, Collic, groupe (Armée secrète), Joseph, bataillon (Armée secrète), Louis, corps-franc (Armée secrète), Mobilisation, Parachutage, Radio, Sabotage
  • Lieu(x) :
    Atlantique, poches de l' (1944-1945), Bergerac, Bordeaux (Gironde), Bourg-d'Abren (commune de Saint-Pierre-d'Eyraud), Mouleydier, Rastadt (Allemagne), Saint-Pierre-d'Eyraud, Talmont-sur-Gironde (Charente-Maritime)
  • Personne(s) citée(s) :
    Coustellier René (dit Soleil), Loupias Maurice (dit Bergeret), Pinson Pierre (dit Loiseau), Santraille Joseph (dit Poupoum, dit Joseph)
  • Cote :
    14 AV 52

Photos

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  • Présentation et synthèse de son parcours
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    Jacques Cadalen est né en Dordogne dans une famille originaire de Bretagne. Il présente son parcours dans la Résistance : évadé des chantiers de jeunesse, il est entré dans la clandestinité puis a rejoint le corps-franc Louis, puis a été agent de liaison du commandant Pinson.
  • La migration de la famille
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    Sa famille est originaire de Bretagne et s'est installée en Dordogne en 1922, bénéficiant d'un programme de migration pour le peuplement des campagnes périgourdines. Ses parents s'installent dans le Bergeracois, et son père décède alors qu'il a 9 ans. Jacques Cadalen précise que celui-ci était un ancien combattant de la Première guerre mondiale, et que sa famille ne s'intéressait que très peu à la politique.
  • Ses frères dans la Résistance
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    Il parle de ses frères engagés dans la Résistance, dont Yves Cadalen, et évoque le lieutenant Collic.
  • Souvenirs du front populaire et de la déclaration de guerre
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    Très jeune en 1936, il n'a que peu de souvenirs des manifestations à Bergerac. À la déclaration de la guerre en 1939, ses quatre frères sont mobilisés. Il se souvient des avions à Roumagnières, et des soldats français assurer la garde des berges de la Dordogne. Ses frères ne sont pas prisonniers et regagnent la ferme familiale. La défaite est une déception pour la famille Cadalen, qui écoute la radio de Londres.
  • L'entrée en Résistance
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    En février 1944, après le décès de sa mère, il entre dans la clandestinité. Il explique avoir été informé très tôt de l'existence de mouvements de résistance : en juillet 1942, son frère Yves forme groupe de résistance avec ses amis Valade et Dezon. Au mois de juillet 1943 il est requis pour les Chantiers de jeunesse. Il souhaite s'y soustraire mais le commandant Pinson, qui dirigeait la Résistance dans le secteur ouest de Bergerac, lui recommande d'obéir afin de ne pas nuire à sa famille. Il était convenu qu'il serait mobilisé plus tard. Deux parachutages venant de se produire dans la région de Saint-Pierre-d'Eyraud, son frère envisage l'imminence d'un débarquement et le sollicite. Après les obsèques de sa mère, le 4 février 1944, il saisit l'occasion pour ne pas regagner les Chantiers de jeunesse. Il se cache chez son frère, dans la famille Dezon, puis est engagé dans une ferme sous le nom de Jacques Lestang.
  • Chantiers de jeunesse
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    Il décrit ses activités aux Chantiers de jeunesse dans le Puy-de-Dôme.
  • Pinson, les parachutages et les opérations du maquis
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    Jacques Cadalen évoque Pinson puis le camouflage et le convoyage de trois parachutages réceptionnés chez Pinson, à Bourg-d'Abren, et Saint-Pierre-d'Eyraud. Il parle d'une cache d'armes dans un four chez Durand et d'une autre dans un séminaire de la région de Prigonrieux. Après le 6 juin 1944, il rejoint le corps-franc Louis (Armée secrète) à Saint-Pierre-d'Eyraud, dirigé par le lieutenant Collic. Il explique que les missions de son maquis consistaient à entraver la circulation des troupes d'occupation. Mais ces actions étaient surveillées par un avion d'observation venant de l'aérodrome de Roumagnières.
  • Repli du groupe Loiseau (juin 1944), missions de Jacques Cadalen
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    Le 19 juin 1944, le groupe du commandant Pinson reçoit un ordre de repli vers le sarladais (Meyrals, Marquay, Saint-Romain de Monpazier). Il est agent de liaison et garde du corps du commandant Pinson, à son poste de commandement à La Force. La mission de Jacques Cadalen est d'informer le groupe Collic de Saint Pierre d'Eyraud des déplacements de Pinson. Il évoque les évènements de Mouleydier, auxquels il n'a pas participé.
  • Le ravitaillement
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    Jacques Cadalen explique qu'il n'y avait pas de problème de ravitaillement grâce à l'appui de la population et de certaines familles.
  • Libération de Bergerac et Bordeaux
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    Jacques Cadalen précise qu'il entre le 20 août 1944 dans Bergerac libéré, où le groupe Collic intègre le bataillon Joseph, dirigé par le capitaine Joseph Xantraille. Il précise que c'est à ce moment que de faux maquis sont apparus, avec la tonte des femmes. Le bataillon Joseph se positionne au Fleix afin d'éviter un retour des Allemands sur Bergerac. Puis ils rejoignent les rives de la Garonne, et arrivent à Bordeaux le 28 août. Le 29 août ils subissent un accrochage avec la Milice, puis sa compagnie défile dans les rues de Bordeaux devant le général de Gaulle, avant de poursuivre les troupes allemandes jusqu'à Talmont-sur-Gironde (Charente-Maritime).
  • Faux Résistants, visite du général de Gaulle à Bordeaux
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    Jacques Cadalen parle des faux résistants et de la tonte des femmes. Il précise que la population de Bordeaux ne faisait pas confiance aux résistants qui ont stationné après leur départ, et que son groupe a été rappelé pour assurer la sécurité de la visite du général de Gaulle en septembre 1944. Il parle du défilé dans les rues de Bordeaux.
  • Du front de l'Atlantique à l'occupation de l'Allemagne
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    Il fait le récit du front de la région de Royan, et explique que son secteur était calme. Il parle de l'équipement très léger sur le front de l'Atlantique. Puis il part pour l'Alsace et l'occupation de l'Allemagne, après avoir été incorporé au 126e régiment d'infanterie de Brive.
  • Les sabotages
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    Jacques Cadalen parle des sabotages de la poudrerie de Bergerac, mais précise qu'il n'y a pas participé. Il fait le récit du sabotage de wagons de poudres à Gardonne. Il évoque également le sabotage du bureau de recrutement de la Légion des volontaires français à Bergerac, des réserves d'essence de l'aérodrome de Roumagnières.
  • Soleil et les FTPF
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    Jacques Cadalen parle de la rencontre des hommes de Soleil avec Pinson. Il indique comment René Coustellier (dit Soleil) des Francs-tireurs et partisans avait envisagé d'arrêter le Pinson qui était sur son territoire. Il évoque brièvement Loupias (dit Bergeret).
  • Les parachutages
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    Il parle du parachutage d'armes dans la propriété de Pinson le 12 août 1943, puis d'un autre à Bourg-d'Abren. Il parle du transport des armes et de l'enquête des gendarmes.
  • Occupation de l'Allemagne
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    Il participe à la libération des villages d'Alsace avant de franchir le Rhin en avril 1944. Il fait le récit des combats de rue menés contre les nazis à Rastadt, où quatre cents prisonniers seront faits. Puis il est dirigé à Baden-Baden et Forbach (en Forêt noire). Il parle des combats, alors que les hommes de la Résistance ont peu d'expérience. Il parle également de la population allemande, qui ne montrait pas d'hostilité particulière. Il parle de la découverte d'une cache de vin dans un hôtel allemand.
  • La mort du commandant Pinson
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    Jacques Cadalen parle de Pinson, tombé le 9 juillet 1944 à Beaumont-du-Périgord.
  • Fin d'occupation de l'Allemagne et démobilisation
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    Il parle de Forbach (en Forêt noire) et du ravitaillement. Il est démobilisé en novembre 1945 et regagne la ferme familiale qu'il reprend avec ses frères et sœurs. En 1958 il s'installe à Creysse et en 1965 devient maraîcher, jusqu'à sa retraite. Passionné de préhistoire il parle de ses découvertes sur sa propriété.