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Brigade Rac et Résistance en Nontronnais - Louis Le Cam

Le témoignage

Louis Le Cam - Témoignage intégral
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Louis Le Cam est né le 11 septembre 1919 à Locmaria-Berrien dans le département du Finistère. Ses parents exploitaient une ferme de six à sept hectares, insuffisante pour nourrir la famille de trois enfants. Ancien combattant de la Première guerre mondiale, il avait servi à Salonique. Cheminot à Paris, il a démissionné suite aux grèves des années 1920.
Sa famille arrive en Dordogne après que le ministère de l’agriculture ait engagé une campagne de repeuplement des campagnes périgourdines. Le Périgord est un pays riche du point de vue des Bretons : la vie y est moins rude qu’en Bretagne. Son père visite une ferme d’une quarantaine d’hectares à Bussière-Badil qu’il choisit pour s’installer : en 1928 la famille Le Cam, son matériel et ses animaux sont transportés par voie ferrée jusqu’à Varaignes. L’accueil de la population périgourdine a été chaleureux, bien que les enfants furent surnommés les « Bretous ». En 1936, la ferme est reprise par ses anciens propriétaires et la famille s’installe dans le bourg de Bussière-Badil puis à Ruelle sur Touvre en Charente, ville ouvrière.
Les évènements politiques nationaux ou internationaux sont connus de la famille avec la lecture du Courrier du centre, acheté le jour du marché. Son père, proche des partis de la gauche, n’est cependant pas militant, et ne fait pas état de ses convictions politiques. À Ruelle sur Touvre Louis Le Cam constate dans la population ouvrière les fruits de l’arrivée du Front Populaire : la tenue vestimentaire change, les congés payés favorisent l’apparition de vélo tandems. Mais la montée du fascisme et du nazisme n’est pas spécialement suivie : toutefois, le père de Louis Le Cam, ancien combattant, a une grande méfiance envers Hitler et l’Allemagne.
À la déclaration de la guerre, Louis Le Cam vient de quitter l’École normale et attend sa première affectation dans une classe. Bien que titulaire d’une préparation militaire supérieure il n’est pas mobilisé car il a été ajourné. Il est nommé à l’école de Marsaneix, et lorsque l’enseignant qu’il remplace est démobilisé, il obtient un poste à Saint-Pardoux-la-Rivière afin de se rapprocher de ses parents (qui résident en Charente). Puis à la rentrée 1940, il est nommé au cours complémentaire à Nontron. La défaite de juin 1940 le révolte, mais il s’efforce de ne pas faire transparaître ses sentiments. Dans un premier temps, il n’y a pas d’hostilité envers le maréchal Pétain : elle viendra plus tard avec l’immense propagande du régime de Vichy qui entre dans les salles de classe. Louis Le Cam précise que la population de Nontron réclamait la venue du maréchal Pétain, qui fut toutefois visitée par un de ses émissaires en 1942. C’est à cette occasion qu’un incident se produisit : le président de la Légion des combattants a apostrophé publiquement le directeur du collège qui ne s’était pas décoiffé durant les chants patriotiques. Louis Le Cam précise qu’il dissimulait ses sentiments anti-pétainistes, comme une grande part de la population. Mais les jeunes manifestaient parfois leur désaccord : au collège de Nontron lors de la levée des couleurs du samedi, de jeunes gens ont remplacé le drapeau par une vieille chaussette noire, provoquant la fureur du président de la Légion des combattants.
Louis Le Cam évoque les hommes qui ont fondé la Résistance dans la région de Nontron : Charles Serre et Raymond Boucharel, enseignant révoqué par Vichy. Le rôle de ce dernier était plus politique que militaire : il se chargeait notamment des contacts avec la population. C’est par son intermédiaire que Louis Le Cam, enseignant également, entre dans les groupes armés de la Résistance. Le chef militaire de la région Dordogne nord était Rodolphe Cézard, dit « Rac », officier d’artillerie. À Nontron, les fondateurs de la Résistance étaient également Maître Deprévaud notaire, et Gabriel Delage, fabricant de chaussures. La Milice constituait alors la principale opposition à la Résistance, mais Louis Le Cam précise que ses hommes n’étaient pas virulents d’un point de vue militaire. L’occupant était en revanche bien plus efficace : début 1944 un espion de la Gestapo s’était glissé dans les groupes de la Résistance, en se faisant passer pour un aviateur anglais parachuté. Démasqué rapidement il a été abattu.
Après le débarquement, Louis Le Cam est au poste de commandement du 1er bataillon de la Brigade Rac installé à l’école de Saint-Estèphe (canton de Nontron).
Mais le commandement du 1er bataillon faisant défaut, Rac missionne un ancien militaire, le commandant Dupuy en remplacement de Raymond Boucharel, usé par les mois d’organisation clandestine. Une organisation véritablement militaire prendra forme rapidement sous son commandement, avec des services constitués (logistique, transport, renseignement…). Un officier Anglais était présent pour assister militairement et organiser des groupes de Résistance. Des agents de liaisons sillonnaient la campagne, entre Rac et les compagnies jalonnant la région. Louis Le Cam précise que de nombreux Lorrains ont activement participé à la Résistance et assuré le commandement. Le 3e bataillon de la Brigade Rac était commandé quant à lui par un Périgourdin, René Tallet (dit Violette). Des soviétiques, déserteurs de l’armée d’occupation ont également apporté un concours précieux à la Résistance locale.
En juin 1944 la prison de Nontron qui détient des personnalités, est libérée par la Résistance : l’Armée secrète avait organisé l’opération. Raymond Boucharel a mené l’assaut avec succès, avec la complicité de certains gardiens.
Il fait le récit d’un incident lors d’une opération de ravitaillement pour le compte de la Brigade Rac : une maison appartenant à un amiral britannique a été pillée par des Résistants. L’homme qui commandait le groupe a été jugé, puis condamné à mort.
Louis Le Cam souligne également les différences de point de vue tactique entre Armée secrète et Francs-tireurs et partisans. Il signale également des accrochages entre mouvements de Résistance : un groupe FTP ayant connaissance d’un parachutage à Saint-Martin-du-Pin a tenté de se l’approprier sans résultat.
Avec le 50e Régiment d’infanterie Louis Le Cam et son bataillon sont en mission sur le front de Royan, dans le secteur de Saujon (Charente-Maritime) près de Brie et Breuillet. Au grade d’aspirant FFI il sert dans un groupement tactique (GT) qui emploie différentes armes et engage les meilleures troupes. Il précise qu’il disposait d’un armement de qualité et de l’équipement de l’Armée française. Après la libération de Royan, son unité est cantonnée dans les Deux-Sèvres. Il choisit de ne pas s’engager dans l’Armée française et à sa démobilisation en décembre 1945, il revient à la vie civile.
Il poursuit sa carrière d’enseignant à Nontron jusqu’à sa retraite en 1976.

Nota :
Aviateur avant la défaite de 1940, René Tallet dit « Violette » avait pris la tête d’un maquis à Sarlande (canton de Lanouaille) dès 1942. Il commanda un bataillon de la Brigade Rac, le bataillon Violette.
  • Témoin(s) :
    Le Cam Louis En savoir plus

    Louis Le Cam est né en 1919 dans le département du Finistère. Sa famille s'installe à Bussière-Badil en Dordogne en 1928, puis à Ruelle-sur-Touvre en Charente. En 1939 il termine ses études à l'école normale d'instituteurs. Nommé à Nontron en 1940, il noue des contacts avec la Résistance, notamment par l'intermédiaire de Raymond Boucharel. Il s'engage dans la Brigade Rac (Armée secrète) puis sur le front de l'Atlantique. Il est démobilisé en décembre 1945.

  • Description :

    Entretiens réalisés le 17 juin et le 2 juillet 2009 à Nontron. Durée : 1 h 52 min 27 s

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    Louis Le Cam décrit son parcours dans la Résistance dans la région de Nontron, où il était instituteur en 1940. Il rencontre Raymond Boucharel, et établit des contacts avec la Résistance locale avant de s'engager au sein de la brigade Rac (Armée secrète). Il évoque notamment la libération de la prison de Nontron par la Résistance en 1944 et son engagement sur le front de l'Atlantique.

  • Sujet(s) :
    50e régiment d'infanterie, Acte d'opposition, Congés payés, Francs-tireurs et partisans français (FTPF), Gendarmerie, Manifestation de protestation, Milice française, Propagande, Rac, Brigade (Armée secrète), Radio
  • Lieu(x) :
    Atlantique, poches de l' (1944-1945), Bussière-Badil, Nontron, Ruelle-sur-Touvre (Charente)
  • Evénement(s) :
    Front populaire (1936-1938), Gouvernement de Vichy (1940-1944)
  • Personne(s) citée(s) :
    Boucharel Raymond (dit Bandiat, dit Rébecca, dit Caroline), Cézard Rodolphe (dit Rac), Nancy Jacques, Péron Yves (dit Caillou), Serre Charles, Tallet René (dit Violette)
  • Cote :
    14 AV 46-47

Photos

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  • Présentation
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    Louis Le Cam est originaire de Bretagne : sa famille a émigré en Dordogne car la petite ferme du Finistère était insuffisante pour subvenir à ses besoins. Il ajoute que son père était ancien combattant de la Première guerre mondiale, et qu'il avait servi à Salonique.
  • L'émigration de la famille Le Cam en Dordogne
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    Sa famille arrive en Dordogne après que le ministère de l'agriculture ait engagé une campagne de repeuplement des campagnes périgourdines. Il explique que son père a visité une ferme à Bussière-Badil qu'il choisit pour s'installer : en 1928 la famille Le Cam, son matériel et ses animaux sont transportés par voie ferrée jusqu'à Varaignes. Louis Le Cam précise que l'accueil de la population périgourdine a été chaleureux, bien que les enfants furent surnommés les " Bretous ".
  • Son père, ancien combattant de la Première Guerre mondiale
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    Louis Le Cam évoque les souvenirs de la Première guerre mondiale de son père.
  • Accueil de la population périgourdine et vie quotidienne dans les années 1930
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    Louis Le Cam revient sur l'accueil chaleureux des Périgourdins et leur solidarité. En 1936, la ferme est reprise par ses anciens propriétaires et la famille s'installe dans le bourg de Bussière-Badil, puis à Ruelle-sur-Touvre en Charente, ville ouvrière. Il précise que le Périgord est un pays riche du point de vue des Bretons : la vie y était moins rude qu'en Bretagne. Il souligne le rôle des agriculteurs de Bussière-Badil.
  • Les événements politiques des années 1930
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    Louis Le Cam explique tout d'abord que son père était cheminot à Paris, et qu'il a démissionné suite aux grèves des années 1920. Les évènements politiques sont suivis par sa famille, par la lecture du Courrier du centre, acheté le jour du marché. À Ruelle-sur-Touvre Louis Le Cam a le souvenir des manifestations du Front populaire, et les conséquences des congés payés (notamment l'apparition de vélo tandems). Il précise que son père n'était pas engagé politiquement. Il parle de la religion et de la vie dans les Monts d'Arrée. La montée du fascisme et du nazisme n'est pas spécialement suivie dans sa famille : son père, ancien combattant, conservait toutefois une grande méfiance envers Hitler et l'Allemagne. Il évoque le passage d'un dirigeable au-dessus de Bussière-Badil.
  • La déclaration de guerre et la défaite de 1940
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    Alors que la guerre éclate, Louis Le Cam, qui vient de quitter l'École normale, attend sa première affectation chez ses parents à Ruelle-sur-Touvre. Bien que titulaire d'une préparation militaire supérieure, il n'est pas mobilisé car il a été ajourné. Nommé à l'école de Marsaneix en remplacement d'un enseignant mobilisé, il obtient plus tard un poste à Saint-Pardoux la Rivière afin de se rapprocher de ses parents. Il parle de l'inquiétude de sa mère dont les deux fils étaient engagés dans la Résistance.
  • Préparation militaire à Périgueux
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    La défaite de juin 1940 le révolte. Il parle de sa préparation militaire à Périgueux, et précise que cela lui a été utile au maquis. Il évoque une opération de récupération de soldats sénégalais à Ruelle-sur-Touvre.
  • Le maréchal Pétain
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    Louis Le Cam est révolté par la défaite, mais s'efforce de ne pas faire transparaître ses sentiments. Il explique que dans un premier temps il n'y a pas eu d'hostilité envers le maréchal Pétain, mais qu'elle viendra plus tard avec l'immense propagande du gouvernement de Vichy, qui entre également dans les salles de classe. Louis Le Cam précise que la population de Nontron réclamait la venue du maréchal Pétain, et qu'un membre de son cabinet est venu en visite en 1942. Il explique qu'à cette occasion le président de la Légion des combattants a apostrophé publiquement le directeur du collège qui ne s'était pas décoiffé durant les chants patriotiques.
  • Naissance de sentiments anti-pétainistes et anti-vichystes
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    Louis Le Cam précise qu'il dissimulait ses sentiments anti-pétainistes, comme une grande part de la population. Les jeunes manifestaient parfois leur désaccord : il explique que lors de la levée des couleurs au collège de Nontron, des jeunes gens avaient remplacé le drapeau par une vieille chaussette noire, ce qui a provoqué la fureur du président de la Légion des combattants.
  • Naissance de la Résistance à Nontron
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    Les hommes qui sont à l'origine de la Résistance à Nontron sont Charles Serre et Raymond Boucharel, enseignant révoqué par Vichy car Franc-maçon. Louis Le Cam précise que le rôle de Boucharel était davantage politique : il se chargeait notamment des contacts avec la population. C'est par son intermédiaire que Louis Le Cam, enseignant également, entre dans la Résistance. Rodolphe Cézard, dit Rac, était le chef militaire. Il évoque également le notaire de Nontron Deprévost, et Gabriel Delage. Il parle de l'action de Rac, officier d'artillerie.
  • Les forces de répression
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    La Milice constituait la principale opposition à la Résistance, essentiellement sur le plan des idées et de la propagande, car elle n'était pas très active d'un point de vue militaire. Louis Le Cam précise que l'occupant était en revanche bien plus efficace : début 1944 un espion de la Gestapo s'était glissé dans les groupes de la Résistance, en se faisant passer pour un aviateur anglais parachuté. Démasqué rapidement, il a été abattu.
  • La brigade Rac
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    Il évoque le rôle d'un groupe de résistants de Saint-Pardoux-la-Rivière, et de son chef écarté par ses propres hommes. Après le débarquement, Louis Le Cam est au poste de commandement du 1er bataillon de la brigade Rac installé à l'école de Saint-Estèphe afin de ne pas exposer la population de Nontron. Il parle de l'action d'un officier Anglais qui aidait à l'organisation militaire des groupes de résistance. Les communications entre Rac et les compagnies se faisaient par des agents de liaisons qui sillonnaient la campagne. Louis Le Cam précise que de nombreux Lorrains ont activement participé à la Résistance. Il parle de René Tallet, dit Violette, commandant du 3e bataillon de la brigade Rac, fort en effectif. Il précise que le 1er bataillon de la brigade Rac, auquel il appartenait était davantage tourné vers les Charentes. Il parle des soviétiques, déserteurs de l'armée d'occupation, qui ont rejoint la Résistance locale et qui ont apporté leur expérience de combattants.
  • Information et communication en juillet 1944
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    À l'été 1944, la production électrique était interrompue par la sécheresse du Bandiat, ce qui empêchait l'écoute de la radio. Grâce à un poste récepteur, Louis Le Cam faisait transcrire des informations qui étaient affichées à Nontron pour l'information des populations.
  • Raymond Boucharel, récit de l'assaut de la prison de Nontron
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    Usé par les mois d'organisation clandestine, Raymond Boucharel a été remplacé provisoirement par Zavarro, libéré de la prison de Nontron. Louis Le Cam parle de l'opération de libération de cette prison menée par l'Armée secrète en juin 1944. Il indique que c'est Raymond Boucharel qui a mené l'assaut avec succès, avec la complicité de certains gardiens. Il évoque Roger Ranoux, les FTP et les différences de point de vue stratégique.
  • La discipline à la brigade Rac
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    Il fait le récit d'un incident lors d'une opération de ravitaillement pour le compte de la brigade Rac en Charente : une maison appartenant à un amiral britannique a été pillée par des résistants. L'homme qui commandait le groupe a été jugé, puis condamné à mort.
  • Précisions sur la libération de la prison de Nontron
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    Louis Le Cam revient sur les personnalités qui étaient détenues à Nontron, dont Yves Péron. Il indique qu'il y avait des complicités parmi les gardiens.
  • Parachutages et rivalités entre maquis
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    Louis Le Cam parle des parachutages, et du rôle de la section de sabotage, dirigée par Jacques Nancy. Il explique qu'un groupe FTP a tenté de s'approprier un parachutage à Saint-Martin-du-Pin, sans résultat.
  • Les stratégies de l'AS et des FTPF
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    Louis Le Cam explique les différences stratégiques entre Armée secrète, soumise aux ordres de Londres, et Francs-tireurs et partisans.
  • Sur le front de l'Atlantique
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    Avec le 50e régiment d'infanterie, Louis Le Cam est en mission sur le front de Royan, dans le secteur de Saujon (Charente-Maritime). Il parle de la prise de Brie, où il déplore l'exécution de prisonniers allemands. Au grade d'aspirant FFI, il sert dans un groupement tactique (GT) qui emploie différentes armes.
  • Démobilisation et retour à la vie civile
    En savoir plus
    Après la libération de Royan, son unité est cantonnée dans les Deux-Sèvres. Il choisit de ne pas s'engager dans l'armée française et à sa démobilisation en décembre 1945, il revient à la vie civile.
  • Raymond Boucharel, l'engagement de la population
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    Louis Le Cam précise que c'est Raymond Boucharel qui lui a permis d'entrer dans la Résistance. Il parle des enseignants, des choix dans les engagements et des effectifs en hausse surtout après le 6 juin 1944. Il évoque brièvement la participation de la brigade Rac à la libération de l'île d'Oléron.
  • La gendarmerie et la Résistance
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    Louis Le Cam explique qu'après le 6 juin 1944, une partie des gendarmes de Nontron a rejoint la Résistance. Auparavant, il n'y avait pas de contact entre maquis et résistance à Nontron. Il évoque le rôle des Lorrains dans la Résistance.