Il ne souvient pas de discussions politiques au sein de sa famille, mais l’ascension au pouvoir d’Hitler a profondément troublé sa famille.
Son père est engagé dans la Résistance gaulliste car il est en contact avec Londres. Mais Émile Durand ne peut préciser son groupe d’appartenance. Adolescent, il ne connaissait pas les activités de son père jusqu’à une visite de soldats Allemands souhaitant acheter du bois. C’est à ce moment-là qu’Émile Durand a pris connaissance du rôle de son père, qui cachait le contenu d’un parachutage dans un four désaffecté de la briqueterie. Il s’agissait de trois cents kilogrammes d’explosifs et d’une centaine d’armes.
Après le débarquement, c’est sous l’impulsion d’un instituteur de la région, dont Émile Durand ne se souvient pas du nom, qu’il devient agent de liaison pour le groupe Loiseau de l’Armée secrète. Il précise également qu’un colonel d’origine belge avait des responsabilités dans la Résistance. Il évoque une mission de liaison dans une ferme (famille Sergenton) alors que des soldats Allemands étaient venus demander de la nourriture. Il est ensuite en mission en Lot et Garonne sous la couverture d’un agent d’assurance pour assurer la communication entre les groupes de la Résistance. Il relate comment deux personnes suspectes ont essayé de s’infiltrer dans le maquis par son intermédiaire. Puis il explique l’une de ses missions, consistant à livrer un message relatif aux avions de surveillance des maquis décollant de Roumagnières (Bergerac). C’est à cette occasion qu’il est arrêté par une patrouille, sans être inquiété. Il explique comment il cachait les messages écrits dans le tube supportant la selle de son vélo. Puis il relate une rencontre avec une jeune fille arrêtée par la Résistance, suspecte de collaboration.
Enfin, il indique qu’à la libération il s’est rendu en mission à Bordeaux lors de la visite du général de Gaulle. Rapidement libéré, il est entré dans la vie professionnelle à la briqueterie familiale.