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Du maquis de Durestal à Dachau (2) - Camille Dogneton

Le témoignage

Camille Dogneton - Témoignage intégral
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Camille Dogneton est né le 19 janvier 1922 à Saint-Saud-Lacoussière (canton de Saint-Pardoux-la-Rivière) dans une famille d’agriculteurs. Son père, ancien combattant de la Première guerre mondiale est décédé des suites de ses blessures à l’âge de vingt-quatre ans, alors que son fils unique n’a que deux ans. Camille Dogneton n’a donc aucun souvenir de son père. Sa mère élève l’enfant chez ses parents qu’elle aide aux travaux de la ferme. Puis sa mère se remarie avec un agriculteur et s’installe au lieu-dit Champ de foire à Nontron. Son beau-père lui parle de la Grande guerre et de la dureté des combats. Il explique que cela forge en lui un sentiment de méfiance et une certaine hostilité envers l’Allemagne. Il précise que dans sa famille, on ne parle que très peu de politique. Toutefois, la montée du nazisme en Allemagne est une source de grande inquiétude à la fin des années 1930.
Camille Dogneton suit une scolarité normale et à l’âge de quatorze ans, en 1936, devient apprenti dans un établissement scolaire de Ruelle-sur-Touvre (Charente). Il projette d’intégrer la fonderie de la Marine à Ruelle, un site industriel fondé au dix-huitième siècle sur la Touvre pour fondre les canons de la Marine royale. Il décrit le monde ouvrier à Ruelle, où la fonderie emploie environ deux mille personnes, ainsi que l’atmosphère de la fin des années 1930 et l’espoir soulevé par le Front populaire. Il décrit également les différences de condition de vie entre le milieu rural de Nontron et le milieu ouvrier à Ruelle, où règne un plus grand confort. La montée du nazisme et des fascismes est un sujet politique qui anime les discussions des ouvriers, qui entrevoient une guerre prochaine.
Le 24 juin 1940, devant l’avancée des troupes allemandes sur Angoulême, Camille Dogneton décide de quitter Ruelle pour Nontron. Il trouve dans la ferme familiale des éléments des troupes françaises en déroute, et ne peut que constater l’ampleur de la débâcle. Il franchit à plusieurs reprises la ligne de démarcation pour se rendre à Ruelle, et par deux fois est arrêté puis emprisonné pour quelques jours. Il refuse de travailler pour l’Allemagne et demeure dans la ferme familiale. Il décrit les mécontentements de l’Occupation et de la politique de Pétain partagés dans la discrétion par certains jeunes. Avec son ami Louis Brouillet, dont le père est imprimeur, il colle des papillons de protestation sur les murs, et inscrit des croix de Lorraine. En 1943 il entend parler des premiers maquis, alors qu’il est requis pour le Service du travail obligatoire. Il refuse de partir, reste dans la ferme familiale, mais après une deuxième convocation, il entre dans la clandestinité. Avec son ami Brouillet, ils rencontrent Raymond Boucharel, qui n’a rien à leur proposer dans un premier temps, puis leur donne un contact.
Ils prennent rendez-vous à Périgueux, puis sont dirigés vers la région de Sainte-Alvère fin septembre 1943 où ils rencontrent Pierre Larrue. Celui-ci les conduit au maquis des « sangliers » à Durestal (commune de Cendrieux), commandé par Mireille (Marc Goldman). Il décrit l’organisation militaire et logistique du camp, et l’appui de la population rurale. Quelques jours après leur installation, le camp est déménagé au lieu-dit Tauriac, commune de Neuvic puis au Maine du Puy, commune de Saint-Vincent-de-Connezac. Après l’arrestation de Mireille, les hommes n’ont plus de commandement et sont arrêtés par les Groupes mobiles de réserve (GMR) en novembre 1943. Les hommes sont emprisonnés à Périgueux, puis en janvier 1944 sont transférés à Limoges où ils sont jugés par un tribunal spécial. Ils sont conduits à la centrale d’Eysses (Villeneuve sur Lot), où ils participent à la révolte du 19 février 1944, qui échoue.
Camille Dogneton et ses camarades sont transférés à Compiègne, où ils sont à l’isolement. Puis ils sont transportés vers le camp de Dachau, enfermés dans des wagons durant trois jours. Il décrit les conditions du voyage, leur arrivée à Dachau, puis sont incorporation à un groupe de travail (un kommando) du camp d’Allach. Les déportés travaillent au renforcement des bâtiments de la firme allemande BMW régulièrement bombardée. Il décrit les conditions de travail et de vie extrêmement dures, faites de privations, de coups et de maladies. Camille Dogneton parle d’un univers inimaginable et de la difficulté à dire l’indicible. À l’arrivée de l’Armée américaine fin avril 1945, ils sont libérés puis transférés sur une île du lac de Constance pour des raisons sanitaires.
Enfin, il rejoint sa famille à Nontron et décrit ce qui fut le plus dur pour lui : annoncer à la famille de Louis Brouillet sa mort, quelques jours seulement avant la libération du camp.
Après un temps de repos, il a repris son activité à la fonderie de Ruelle, jusqu’à sa retraite. Enfin, il décrit comment sa santé a été affectée par les mauvais traitements subis à Dachau.
  • Témoin(s) :
    Dogneton Camille En savoir plus

    Camile Dogneton est né en 1922 à Saint-Saud-Lacoussière (canton de Saint-Pardoux-la-Rivière) dans une famille d'agriculteurs. Il poursuit sa scolarité à Nontron où sa mère s'est installée après le décès de son père. En 1936 il est apprenti ajusteur à la fonderie de Ruelle-sur-Touvre (Charente) où il rencontre le monde ouvrier et observe la montée du fascisme en Europe. Après la défaite de 1940, il quitte la fonderie (en zone occupée) et aide aux travaux de la ferme à Nontron. En 1942, il distribue des tracts avec un ami, puis entre dans la clandestinité en mai 1943 pour échapper au Service du travail obligatoire (STO). En septembre 1943 il rejoint le maquis de Durestal (Cendrieux) puis est arrêté au mois de novembre dans la région de Saint-Vincent-de-Connezac en compagnie de ses camarades. Transféré à la centrale d'Eysses (Lot-et-Garonne), il participe au soulèvement de février 1944 avant d'être déporté à Dachau (Allemagne). Libéré au printemps 1945, il rejoint Nontron puis reprend son activité à la fonderie de Ruelle-sur-Touvre.

  • Description :

    Entretien réalisé le 17 septembre 2009 à Ruelle-sur-Touvre (Charente). Durée : 2 h 18 min 19 s

  • Sujet(s) :
    Acte d'opposition, Armée secrète (AS), Camp d'internement, Clandestinité, Démarcation (ligne de), Déporté, Fascisme, Gendarmerie, Population rurale, Rationnement, Ravitaillement, Réquisition, Service du travail obligatoire (STO)
  • Lieu(x) :
    Allach-Untermenzing, camp de concentration (Allemagne), Compiègne-Royallieu, camp d'internement (Oise), Dachau, camp de concentration (Allemagne), Durestal (commune de Cendrieux), Eysses, centrale pénitentiaire (Lot-et-Garonne), Maine-du-Puy, le (commune de Saint-Vincent-de-Connezac), Nontron, Ruelle-sur-Touvre (Charente), Saint-Germain-du-Salembre, Saint-Saud-Lacoussière, Saint-Vincent-de-Connezac, Tauriac, le (commune de Saint-Germain-du-Salembre)
  • Evénement(s) :
    Guerre d'Espagne (1936-1939), Front populaire (1936-1938)
  • Personne(s) citée(s) :
    Boucharel Raymond (dit Bandiat, dit Rébecca, dit Caroline), Bramson Zjehl (dit Jacques), Brouillet Louis (dit Bernet), Goldman Marc (dit Polorn, dit Mireille), Hugonnot René, Larrue Pierre, Lubojevic Savo (dit Lebon), Ronzat Jean (dit Mimile)
  • Cote :
    14 AV 58

Photos

Toutes les pistes audio de ce témoignage

  • Présentation de Camille Dogneton et de sa famille
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    Né en 1922 à Saint-Saud-Lacoussière, Camille Dogneton n'a pas connu son père, décédé en 1924 des suites de ses blessures dues au gaz de combat employés durant la Première guerre mondiale. À l'âge de six ans il réside à Nontron, alors que sa mère s'est remariée avec un agriculteur. À quatorze ans, il travaille à la fonderie de Ruelle-sur-Touvre (Charente). Sa mère était agricultrice et son père menuisier.
  • La Première Guerre mondiale
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    Camille Dogneton explique que son beau-père parlait fréquemment de la Première guerre mondiale, notamment avec ses amis. Il précise que ces récits lui ont donnée une impression de ce qu'avait été cette guerre. Sans haine pour l'Allemagne, il explique cependant en avoir conservé une certaine aversion.
  • Souvenirs des années 1930
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    Camille Dogneton, bien que jeune, se souvient des évènements politiques des années 1930. Il parle des journées de février 1934, de l'arrivée du Front populaire en 1936, date à laquelle il est engagé aux établissements navals de Ruelle-sur-Touvre (fonderie). Il souligne que les moyens d'information étaient peu nombreux et difficile d'accès pour une famille d'agriculteurs.
  • Ruelle-sur-Touvre au temps du Front populaire
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    Camille Dogneton explique que la fonderie navale de Ruelle-sur-Touvre employait en 1936 environ deux-mille personnes, et fabriquait du matériel pour la marine nationale. Ses parents avaient choisi de le faire travailler dans cette industrie, estimant que cela lui procurerait une meilleure situation que dans l'agriculture. Il décrit les ateliers de Ruelle-sur-Touvre où il est apprenti ajusteur à quatorze ans, au sein de la fonderie. Progressivement, il est en contact avec les syndicats, et décrit l'atmosphère de 1936 dans le milieu ouvrier. Il explique que certains possédaient une ferme et travaillaient également à la fonderie. Il décrit son travail, au montage des matériels (canons). La montée du fascisme, la guerre d'Espagne sont des sujets de conversation parmi les ouvriers. Camille Dogneton explique que la production industrielle s'est maintenue, sans s'amplifier apparemment malgré la tension internationale. Il précise également qu'il n'a pas ressenti de surveillance particulière des ouvriers de la fonderie. À partir de 1938 et des accords de Munich, il explique que l'inquiétude est apparue chez les ouvriers. Il parle de son engagement politique et du rôle des syndicats qui n'engageaient pas les apprentis à suivre les grèves.
  • Monde ouvrier et monde rural dans le Nontronnais
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    Camile Dogneton explique qu'il rejoignait son foyer familial à Nontron toutes les semaines. Il constate qu'il y avait plus de confort à Ruelle-sur-Touvre qu'à Nontron, du fait de la différence de niveau des salaires. L'eau courante et l'électricité étaient présentes à Ruelle-sur-Touvre, alors que dans la campagne nontronnaise n'était pas équipée. Il parle des différences de conditions de travail entre les travaux agricoles, rudes, et le travail de la fonderie. Il précise qu'il jouait au rugby dans l'équipe de Nontron, en compagnie de Raymond Boucharel.
  • Déclaration de guerre et défaite de juin 1940
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    Camille Dogneton précise qu'il est devenu ouvrier en 1940. Il n'a pas de souvenir particulier de la déclaration de guerre, hormis la catastrophe que cela représentait. En revanche, il se souvient de la défaite et de l'arrivée des troupes allemandes à Ruelle-sur-Touvre le 24 juin 1940. Des dispositions avaient été prises par la direction de la fonderie en faveur des ouvriers. Camille Dogneton a alors regagné le jour même Nontron et a constaté l'ampleur de la débâcle : soldats français et réfugiés jetés sur les routes. Il comprend rapidement que la défaite est consommée. Il parle de la ligne de démarcation qu'il doit franchir pour se rendre de Nontron à Ruelle-sur-Touvre. Puis sans possession d'un laisser-passez il doit la franchir clandestinement à plusieurs reprises : il est pris deux fois et emprisonné par deux fois. Après la défaite, il ne travaille plus à la fonderie mais aide ses parents à la ferme. Il évoque également son retour à la fonderie à la Libération.
  • Armistice et tentative de passage vers l'Algérie
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    Il parle de l'armistice de 1940, du maréchal Pétain et de l'appel du général de Gaulle, qu'il n'a pas entendu. Début 1941, il rejoint Toulon avec de camarades afin de travailler et trouver une filière pour passer en Algérie. Mais après quelques jours ils abandonnent en l'absence de contact, et à cause des conditions de la vie quotidienne (rationnement).
  • Premiers mouvements de Résistance dans le Nontronnais
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    Fin 1942, Camille Dogneton a connaissance de mouvements de Résistance, qui ne sont pas encore qualifiés ainsi : il s'agit de groupes clandestins organisés contre l'occupant. Avec l'un de ses amis, Louis Brouillet, dont le père est imprimeur, il distribuait nuitamment des tracts en 1942. Il parle du contenu de ces tracts dirigés contre l'occupant et Vichy, réalisés de manière spontanée, sans organisation politique et militaire.
  • Raymond Boucharel, l'entrée au maquis de Durestal
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    Camille Dogneton explique que c'est par l'intermédiaire de Raymond Boucharel qu'il est entré dans la Résistance, car ce dernier connaissait l'imprimeur. Il précise que l'équipe de rugby à laquelle il appartenait ne constituait pas un foyer de résistance : seule quelques discussions avaient parfois lieu. C'est en février 1943, lorsqu'il est convoqué au Service du travail obligatoire (STO) qu'il prend position. Il ne se rend pas à sa convocation à Périgueux, mais en mai 1943 après une seconde convocation se rend à Périgueux mais disparait. Il devient clandestin, et se cache dans une maisonnette au milieu des vignes, près de chez lui. Son ami, clandestin également, entre en relation avec Raymond Boucharel, qui ne peut les accueillir. L'imprimeur les met alors en relation avec un agent de liaison à Périgueux fin septembre 1944. Celui-ci leur donne la consigne de se rendre à Sainte-Alvère dans un café pour rencontrer Pierre Larrue. Il évoque le mémoire de son ami Louis Brouillet mort à Dachau, et explique son refus du STO par volonté de ne pas travailler pour l'Allemagne.
  • Le maquis de Mireille à Durestal
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    Camille Dogneton précise qu'en septembre 1943, il n'y avait qu'une vingtaine de jeunes dans ce camp qu'il décrit. L'habitat était composé de six cabanes de feuillardiers, des aménagements avaient été préparés pour l'hiver. À l'automne, le camp est menacé et déménagé au Tauriac (Neuvic-sur-l'Isle) qui est scindé en petits groupes car il compte trop d'hommes. Camille Dogneton est alors intégré à un groupe installé au Maine-du-Puy (Saint-Vincent-de-Connezac) aux alentours de la mi octobre 1943. Il parle de l'organisation du camp, avec le poste de commandement dont le secrétariat était assuré par les frères Bloch.
  • Ravitaillement du maquis de Durestal et population rurale
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    Camille Dogneton parle de la cuisine du camp de Durestal tenue par René Hugonnot. Il évoque une anecdote en parlant des points de chute gardés par de sentinelles : affecté à la garde il voit arriver un paysan prêt à leur livrer un veau plutôt que le remettre au service de réquisition. Camille Dogneton évoque le silence complice de la population de la région de Cendrieux.
  • Organisation militaire du maquis de Durestal
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    Camille Dogneton parle de l'instruction militaire, assurée par un Yougoslave, Savo Lubojevic, et du commandement du camp. Il précise que lors de son séjour, il n'y avait pas de liaison téléphonique au camp. Il explique le mode de surveillance du camp, gardé jour et nuit à ses quatre entrées par des sentinelles. Camille Dogneton explique que les jeunes ne choisissaient pas leur mouvement de résistance lors de leur entrée : Durestal, maquis de Marc Goldman de l'Armée secrète est le premier maquis qu'il a trouvé avec son ami. Il évoque brièvement l'attaque du camp. Camille Dogneton évoque brièvement Marc Goldmann et Savo Lubojevic.
  • 3 novembre 1943 : les GMR au maquis du Maine-du-Puy
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    Camille Dogneton précise qu'à Durestal, le camp était informé par les gendarmes de la brigade de Sainte-Alvère. Au Maine-du-Puy (commune de Saint-Vincent-de-Connezac), ils ne sont pas informés, et le 3 novembre 1943, les Groupes mobiles de réserve (GMR) accompagnés d'Allemands se présentent : une sentinelle parvient à s'échapper et prévient le groupe. Mais le camp était sans chef : Marc Goldman et Jacques Bramson avaient été arrêtés quelques jours plus tôt à Périgueux. Il décrit le combat, l'encerclement et la reddition. Vingt-sept jeunes sont alors arrêtés. Camille Dogneton précise qu'ils avaient été dénoncés.
  • Jugement et détention à Eysses, jusqu'au soulèvement de février 1944
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    Détenu à Périgueux avec ses camarades, Camille Dogneton est ensuite jugé à Limoges en section spéciale, et condamné à cinq ans de travaux forcés. Puis il est emprisonné à la centrale d'Eysses où il participe au soulèvement de février 1944. Il évoque la prison de Périgueux où une tentative d'évasion avait été envisagée. Il évoque les conditions du procès, où la défense des résistants n'est pas correctement assurée. Il parle de leur arrivée à la centrale d'Eysses et de leur organisation en gourbis, avant de parler du soulèvement de février 1944. Un inspecteur de Vichy était venu en visite et un groupe de prisonnier a saisi l'occasion pour le prendre en otage, mais après une nuit, les gardiens reprennent la situation en main.
  • Compiègne : transfert et conditions de vie
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    À la suite de ces évènements, les hommes qui se sont soulevés sont déportés vers Compiègne, où ils sont placés dans la section "nuit et brouillard". Deux semaines plus tard ils sont déportés vers Dachau (Allemagne) par convoi ferroviaire. Camille Dogneton parle de la solidarité qui régnait dans le convoi et de l'organisation pour survivre durant trois jours. Il revient brièvement sur la prise d'otages à Eysses, puis sur les conditions de détention de la centrale puis du camp de Compiègne. Il explique que lors du départ d'Eysses, encadré par des Allemands, les hommes ne connaissaient pas leur destination, et ont eu peur d'être fusillés. Il parle des conditions de transport entre Compiègne et Dachau.
  • Déportation à Dachau
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    À son arrivée, il sait où il se trouve car il explique avoir vu une photo de la gare de Dachau dans une brochure chez l'imprimeur Brouillet de Nontron. À Dachau, ils sont douchés, rasés entièrement avant de recevoir la tenue des déportés. Quelques temps après leur arrivée, et après le tri, il est dirigé sur le camp de travail d'Allach aux conditions très dures. Il parle de la nourriture, des appels où le comptage des déportés devait être exact, même si des déportés étaient morts dans la nuit. Camille Dogneton parle de son travail à l'usine BMW, qui consistait à renforcer les bâtiments de jour comme de nuit. Il évoque le rôle des kapos, brutaux, des gardiens SS. Il évoque les conditions sanitaires inexistantes (poux et punaises) favorisant le typhus. Il parle aussi de l'organisation de réseaux clandestins de solidarité qui organisaient notamment le partage de la nourriture pour les plus faibles.
  • Indicibilité de l'expérience concentrationnaire
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    Camille Dogneton parle des chambres à gaz, des fours crématoires et de la difficulté d'expliquer l'expérience concentrationnaire. Il évoque la mémoire de son ami Louis Brouillet, malade, décédé quelques jours avant la libération du camp. Il parle de la violence quotidienne et absurde en donnant des exemples de mises à mort, et des coups qu'il a reçus.
  • Libération de Dachau et retour à Nontron
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    Au printemps 1945, les déportés entendent les combats qui se rapprochent, et au matin du 29 avril ils constatent que les gardiens ont quitté les lieux subitement. Puis ils aperçoivent les premiers soldats américains en reconnaissance. Le camp est ouvert durant deux jours, puis refermé. L'un de ses amis, Émile Ronzat en a profité pour quitter le camp et regagner la France, où il informe la famille de Camille Dogneton. Après un séjour dans la région du lac de Constance, il est rapatrié à Paris où il est accueilli par l'une de ses cousines. À son retour à Nontron le 6 juin 1945, il annonce la mort de Louis Brouillet à sa famille, qu'il décrit comme l'un des moments les plus pénibles de sa vie.
  • Conséquences physiques et sanitaires de la déportation
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    Camille Dogneton explique qu'il était très affaibli à son retour à Nontron, où il est resté deux mois au repos avant de reprendre son travail à la fonderie de Ruelle-sur-Touvre. Après avoir bénéficié d'un mois de repos supplémentaire il reprend son poste d'ajusteur. Il parle des conséquences de la déportation sur sa santé, et termine sur la difficulté de transmettre l'expérience concentrationnaire faite de quantités d'informations.