Camille Dogneton suit une scolarité normale et à l’âge de quatorze ans, en 1936, devient apprenti dans un établissement scolaire de Ruelle-sur-Touvre (Charente). Il projette d’intégrer la fonderie de la Marine à Ruelle, un site industriel fondé au dix-huitième siècle sur la Touvre pour fondre les canons de la Marine royale. Il décrit le monde ouvrier à Ruelle, où la fonderie emploie environ deux mille personnes, ainsi que l’atmosphère de la fin des années 1930 et l’espoir soulevé par le Front populaire. Il décrit également les différences de condition de vie entre le milieu rural de Nontron et le milieu ouvrier à Ruelle, où règne un plus grand confort. La montée du nazisme et des fascismes est un sujet politique qui anime les discussions des ouvriers, qui entrevoient une guerre prochaine.
Le 24 juin 1940, devant l’avancée des troupes allemandes sur Angoulême, Camille Dogneton décide de quitter Ruelle pour Nontron. Il trouve dans la ferme familiale des éléments des troupes françaises en déroute, et ne peut que constater l’ampleur de la débâcle. Il franchit à plusieurs reprises la ligne de démarcation pour se rendre à Ruelle, et par deux fois est arrêté puis emprisonné pour quelques jours. Il refuse de travailler pour l’Allemagne et demeure dans la ferme familiale. Il décrit les mécontentements de l’Occupation et de la politique de Pétain partagés dans la discrétion par certains jeunes. Avec son ami Louis Brouillet, dont le père est imprimeur, il colle des papillons de protestation sur les murs, et inscrit des croix de Lorraine. En 1943 il entend parler des premiers maquis, alors qu’il est requis pour le Service du travail obligatoire. Il refuse de partir, reste dans la ferme familiale, mais après une deuxième convocation, il entre dans la clandestinité. Avec son ami Brouillet, ils rencontrent Raymond Boucharel, qui n’a rien à leur proposer dans un premier temps, puis leur donne un contact.
Ils prennent rendez-vous à Périgueux, puis sont dirigés vers la région de Sainte-Alvère fin septembre 1943 où ils rencontrent Pierre Larrue. Celui-ci les conduit au maquis des « sangliers » à Durestal (commune de Cendrieux), commandé par Mireille (Marc Goldman). Il décrit l’organisation militaire et logistique du camp, et l’appui de la population rurale. Quelques jours après leur installation, le camp est déménagé au lieu-dit Tauriac, commune de Neuvic puis au Maine du Puy, commune de Saint-Vincent-de-Connezac. Après l’arrestation de Mireille, les hommes n’ont plus de commandement et sont arrêtés par les Groupes mobiles de réserve (GMR) en novembre 1943. Les hommes sont emprisonnés à Périgueux, puis en janvier 1944 sont transférés à Limoges où ils sont jugés par un tribunal spécial. Ils sont conduits à la centrale d’Eysses (Villeneuve sur Lot), où ils participent à la révolte du 19 février 1944, qui échoue.
Camille Dogneton et ses camarades sont transférés à Compiègne, où ils sont à l’isolement. Puis ils sont transportés vers le camp de Dachau, enfermés dans des wagons durant trois jours. Il décrit les conditions du voyage, leur arrivée à Dachau, puis sont incorporation à un groupe de travail (un kommando) du camp d’Allach. Les déportés travaillent au renforcement des bâtiments de la firme allemande BMW régulièrement bombardée. Il décrit les conditions de travail et de vie extrêmement dures, faites de privations, de coups et de maladies. Camille Dogneton parle d’un univers inimaginable et de la difficulté à dire l’indicible. À l’arrivée de l’Armée américaine fin avril 1945, ils sont libérés puis transférés sur une île du lac de Constance pour des raisons sanitaires.
Enfin, il rejoint sa famille à Nontron et décrit ce qui fut le plus dur pour lui : annoncer à la famille de Louis Brouillet sa mort, quelques jours seulement avant la libération du camp.
Après un temps de repos, il a repris son activité à la fonderie de Ruelle, jusqu’à sa retraite. Enfin, il décrit comment sa santé a été affectée par les mauvais traitements subis à Dachau.