Lucien Cournil décrit le travail harassant des ouvriers verriers, et les conditions sociales de la verrerie de Brardville : les enfants (« les gamins ») y connaissaient un travail pénible, encadré par les adultes. Lui-même y a travaillé à l’âge de neuf ans, comme beaucoup d’enfants de verriers. Lucien Cournil souhaitait devenir boucher, mais au moment de son apprentissage la guerre a éclaté.
À l’âge de 14 ans, en 1940, il adhère aux Jeunesses communistes, puis progressivement, des missions d’encadrement de la jeunesse lui sont confiées. Son travail de militant politique consiste à acquérir les jeunes à la cause de la lutte armée des Francs-tireurs et partisans français (FTPF), organe armé clandestin du PCF. Devenu apprenti coiffeur au Lardin, il distribue également des journaux pour le compte de son patron, et glisse parfois des exemplaires du journal Combat.
Le 9 mars 1944, lors d’une opération de propagande nocturne au Lardin, il est blessé dans un accrochage éclair avec la Milice. Touché à la jambe, il est ramené chez lui puis soigné à Clairvivre (commune de Salagnac) dans le service du professeur Fontaine. Évacué fin mars 1944 en raison du passage de la division Brehmer, il est caché dans une ferme à Villac pendant plusieurs semaines. Il continue son activité politique grâce à un agent de liaison, une femme qui parcourt la région à bicyclette.
Son frère, Jean Cournil, est engagé quant à lui dans le groupe de l’Armée Secrète du docteur Daunois, attaqué et mis en déroute le 31 mars 1944 dans la région de Salignac. Jean parvient à fuir mais choisit de se rendre au Service du Travail Obligatoire en Allemagne. Il en reviendra atteint de la tuberculose et mourra en 1946. Le plus jeune de ses frères mourra également des suites d’une méningite en 1944.
À la Libération, Lucien Cournil est soigné à Périgueux, puis est engagé quelques mois dans les nouvelles jeunesses communistes et voyage en France et à l’étranger (Yougoslavie).
Puis Lucien Cournil revient sur l’organisation politique du PCF dans la clandestinité et y précise son rôle, ainsi que l’organisation en cellules de trois personnes : c’est selon lui, ce principe de sécurité qui a permis au PCF et aux FTPF d’être efficaces dans la clandestinité.