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FTPF dans la région de Thiviers (1) - Jeantin Mazière

Le témoignage

Jeantin Mazière - Témoignage intégral
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Jeantin Mazière est né le 27 novembre 1925 à Pierrefiche, commune de Thiviers, dans une famille qui compte cinq garçons. Ses parents sont métayers chez un inspecteur principal employé à la compagnie Paris-Orléans. Son père, né en 1884, est un ancien combattant de la Première guerre mondiale. Après son certificat d’études, il aide ses parents aux activités agricoles.
Alors âgé de quatorze ans il se souvient de la déclaration de la guerre de 1939, et des affiches de la mobilisation générale placardées dans la commune. Mais il se souvient davantage de la débâcle de juin 1940, du passage incessant de véhicules sur la route nationale 21, et de la confiance de la population en l’action du Maréchal Pétain. Il se souvient des tracts de Raymond Guyot, (responsable des Jeunesses communistes avant guerre, Raymond Guyot était un dirigeant du Parti communiste français) qui faisaient état d’un appel du général de Gaulle.
Un voisin de la famille Mazière, monsieur Puyrigaud, confiait des tâches clandestines à Jeantin : membre du Parti communiste avant la guerre, cachait ses activités de propagande à sa propre famille et pouvait cependant échapper à la surveillance des autorités grâce à Jeantin Mazière. En effet, l’adolescent discret n’était ni surveillé, ni suspecté : compte tenu de son âge il n’a pas été requis par les Chantiers de jeunesse et le Service du travail obligatoire (STO). Son rôle consistait alors à taper des tracts à la machine puis les cacher chez lui. Il est à noter que monsieur Puyrigaud est le père de Michèle Puyrigaud, épouse de Roger Ranoux.
Il entre dans la Résistance en 1942 par l’entremise de Jacques Brachet, membre du réseau Buckmaster, et entraîneur de son équipe de football à Saint-Jory-de-Chalais. Il entre dans les groupes FTPF et assiste au printemps 1944 à un parachutage. Chargé d’avertir les maquis il décrit comment il parvient seul à extraire les containers cachés dans des haies au lieu dit Douyeras, alors que des sentinelles allemandes se trouvaient à proximité. Au début de 1944 il a participé au sabotage de la station de pompage des eaux de Feuyas (commune de Thiviers) avec l’aide d’un ouvrier de carrière fournissant la dynamite. L’objectif était de priver les trains de leur force motrice en interrompant l’alimentation en eau, empêchant la production de vapeur. Puis il décrit son rôle d’agent de liaison chargé d’informer les groupes à bicyclette. Il évoque également le rôle de Maurice Ouzeau dans la Résistance, l’installation d’un premier maquis dans la région constitué de trois jeunes gens (dont Ouzeau). Il décrit la faiblesse de l’armement des groupes, et l’utilisation de fusils de chasse.
À la Libération, il se rend à Angoulême où il réussit à saisir et ramener en Dordogne des armes abandonnées par les troupes d’occupation.
Avec la brigade Demorny il est intégré au 108e Régiment d’infanterie FFI qui s’engage sur le front de l’Atlantique, puis dans l’est de la France. Jeantin Mazière participe à l’occupation de l’Allemagne où il garde des prisonniers.
Après sa démobilisation fin octobre 1945, il retrouve la ferme familiale et devient exploitant agricole jusqu’en 1983.
  • Témoin(s) :
    Mazière Jeantin En savoir plus

    Jeantin Mazière est né en 1925 à Pierrefiche (Thiviers) dans une famille de métayers. Après la défaite française de 1940, il est en contact avec Maurice Puyregaud, membre du Parti communiste français, qui lui confie des tâches clandestines liées à la propagande. En 1942 il entre dans la Résistance auprès des Francs-tireurs et partisans (FTPF), où en qualité de légal il effectue des missions de liaison, de camouflage de parachutages. Avec la brigade Demorny il est engagé sur le front de l'Atlantique, puis en Allemagne. Démobilisé en octobre 1945, il devient exploitant agricole.

  • Description :

    Entretien réalisé le 14 mai 2009 à Thiviers. Durée : 1 h 12 min 31 s

  • Sujet(s) :
    108e régiment d'infanterie, Agent de liaison, Buckmaster, réseaux (SOE), Chasse, Francs-tireurs et partisans français (FTPF), Groupe mobile de réserve (GMR), Maquis, Mobilisation, Parachutage, Parti communiste, Propagande, Sabotage
  • Lieu(x) :
    Atlantique, poches de l' (1944-1945), Thiviers
  • Personne(s) citée(s) :
    Bellœil Roger (dit Jo), Brachet Jacques (dit Jean-Marie), Ouzeau Maurice (dit Olive), Puyrigaud Maurice, Savignac Fernand
  • Cote :
    14 AV 30-31

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  • Présentation
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    Jeantin Mazière est né à Thiviers au lieu dit Pierrefiche, de parents métayers.
  • Parcours dans la Résistance
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    Il présente son parcours dans la Résistance, à partir de 1942. Il est contacté par son entraîneur de football de Saint-Jory-de-Chalais, Jacques Brachet, membre du réseau Buckmaster.
  • Avant la déclaration de guerre
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    Jeantin Mazière fait le récit de son parcours avant la déclaration de la guerre. Trop jeune, il n'a pas été mobilisé et souligne le soutien qu'une institutrice lui a apporté dans sa scolarité. Puis, à la mobilisation, il a travaillé pour combler le manque de main d'œuvre. Son père, ancien combattant de la Première guerre mondiale qui fut prisonnier, n'a pas été mobilisé. Jeantin Mazière précise que son père parlait en famille de la Grande guerre. Il évoque ses quatre frères, dont l'un a été mobilisé en 1940, et versé dans les Chantiers de jeunesse, et un autre requis par le Service du travail obligatoire. Il ajoute que son père a travaillé à l'âge de douze ans sur la ligne de chemin de fer de Thiviers à Saint-Yrieix-la-Perche.
  • La ferme familiale, sa vie professionnelle après la guerre
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    Il apporte des précisions sur la ferme familiale, et son parcours professionnel après la guerre. Il évoque le souvenir de sa femme et de sa fille décédées.
  • La déclaration de guerre et la défaite
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    Jeantin Mazière évoque ses souvenirs de la déclaration de guerre en 1939. Il garde le souvenir des affiches de la mobilisation générale, et surtout de la débâcle de 1940. Proche de la route nationale 21, il se souvient des convois incessants et évoque le changement rapide de sentiment de la population, de la confiance vers la peur. Il parle de la confiance générale en Pétain. Sur les tracts du communiste Raymond Guyot, il a le souvenir d'avoir lu l'appel du général de Gaulle. Il évoque le souvenir d'une institutrice, et des militants communistes de son village.
  • Entrée en Résistance
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    Maurice Puyregaud, voisin de la famille Mazière, confiait des tâches clandestines de propagande à Jeantin Mazière. Membre du parti communiste avant la guerre, Puyregaud (père de Michèle Ranoux), cachait ses activités de propagande à sa propre famille.
  • Un parachutage au printemps 1944
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    Il fait le récit de la réception d'un parachutage au lieu dit Douyeras au printemps 1944. Chargé par Fernand Savignac d'avertir les maquis, il décrit comment il parvient seul à extraire les containers cachés dans des haies, alors que des sentinelles allemandes se trouvent à proximité.
  • Sabotage de la station de pompage à Feuyas (Thiviers)
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    Sur l'ordre de Belloeil, et avec l'aide d'un ouvrier de carrière fournissant la dynamite, il sabote la station de pompage des eaux de Feuyas (commune de Thiviers). L'objectif était de priver les trains de leur force motrice en interrompant l'alimentation en eau. Il parle des détachements des Francs-tireurs et partisans français de Dordogne nord. Il évoque brièvement quelques résistants de la région de Thiviers, et une affiche de propagande réalisée dans la région (Les Russes à Berlin).
  • Mission : agent de liaison
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    Jeantin Mazière était agent de liaison à Nontron, au sous-secteur E des Francs-tireurs et partisans français. Il fait état d'une mission de liaison dans la région de Mareuil, et de la tension lors d'une rencontre avec des gendarmes. Jeantin Mazière évoque un groupe de la région de Sarrazac qui, en se rendant à Saint-Jory-de-Chalais, se heurte à un barrage de groupes mobiles de réserve.
  • Maurice Ouzeau et les soldats géorgiens
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    Il présente Maurice Ouzeau et l'affaire des soldats géorgiens qu'il a conduit dans un groupe de résistance.
  • Adrien Renard et Maxime Roux
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    Il évoque Adrien Renard, député de la Saône, puis une réunion avec Maxime Roux dans la forêt Barade. Il précise que compte tenu de son âge, il n'était requis par aucune institution et était donc un résistant légal, lui permettant de se déplacer.
  • La Résistance après le 6 juin 1944
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    À la libération d'Angoulême il est chargé de récupérer des armes pour le compte de la Résistance, qu'il trouve dans les réserves abandonnées de l'armée allemande.
  • Nature et qualité de l'armement (observation sur les fusils de chasse)
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    Jeantin Mazière apporte des précisions quant à la nature et la qualité de l'armement des maquis avant le débarquement. Il parle de l'utilisation des fusils de chasse.
  • Récit de deux opérations des GMR, une mission de transport
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    Il fait le récit de deux visites des Groupes mobiles de réserve chez lui, alors qu'il éditait des tracts de propagande. Il évoque les difficultés pour trouver du papier, puis fait le récit d'un transport de documents avec Maurice Ouzeau, où il est chargé d'ouvrir la route.
  • Un premier maquis à Thiviers
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    Il parle d'un premier maquis installé dans la région de Thiviers et apporte des précisions sur les Géorgiens arrivés à Pierrefiche, et sur le résistant Maurice Ouzeau. Composé initialement de trois clandestins, ce maquis a été ensuite rattaché à un autre maquis. Il parle des conditions de ravitaillement du maquis, de l'armement et de l'utilisation des fusils de chasse.
  • La Libération
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    Il rejoint le 108e régiment d'infanterie à l'automne 1944 et participe aux combats du front de l'Atlantique qu'il décrit sommairement. Lors d'une permission, il est malade, puis rejoint son groupe en Alsace. Les combats y étant terminés, il participe à l'occupation de l'Allemagne. Démobilisé fin octobre 1945, il regagne la Dordogne où il reprend son activité professionnelle.