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Résistance des cheminots - Christian Galtié

Le témoignage

Christian Galtié - Témoignage intégral
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Christian Galtié (réseau « Résistance-Fer »), présente ses origines familiales et précise que son père, cheminot, a participé aux mouvements sociaux des années 1920-1930. Puis à l’âge de neuf ans, Christian Galtié a été confronté au décès subit de sa mère, et aux responsabilités dès le plus jeune âge.
Il reçoit une formation de tourneur fraiseur au lycée Albert Claveille de Périgueux, et à la déclaration de guerre, il est employé aux ateliers de la SNCF à Périgueux.
Engagé dans une unité du génie, il sera mis en congés d’armistice en 1942. Pendant deux années, il a reçu une formation de sous-officier (il est sergent en 1942), et une formation décisive pour la Résistance : il a appris le maniement d armes, et surtout des explosifs. En 1942 il rejoint son travail aux ateliers SNCF, et, recruté par la Résistance (Lanxade et Chapdeville), il organise le sabotage du matériel roulant de la SNCF. Sur ordre, il noyaute la Milice et se procure une carte de milicien d’un collègue. Repéré, il est muté à Brive où il travaille à l’entretien des voies ferrées. Lors d’un échange verbal avec des soldats allemands, il est à nouveau inquiété, s’enfuit et rejoint la Résistance dans la clandestinité à Agonac. Il organise notamment des sabotages de ponts routiers pour couper la retraite d’unités allemandes.
Puis il est incorporé dans une unité régulière de l’armée française avec laquelle il participe à la libération de Gourdon puis de Toulouse. Il est ensuite envoyé sur le front de Royan : en poste à Vendays (Gironde) dans un corps franc, il est blessé lors d’une reconnaissance. Évacué vers un hôpital de campagne à Lesparre (Gironde), il y passera plusieurs semaines parmi de nombreux hommes agonisants. Cela lui laissera un souvenir très dur. Il revient quelques temps à Périgueux, mais sera à nouveau mobilisé pour continuer les combats en Alsace et dans le Palatinat (Allemagne) où il sera démobilisé. Il refuse de s’engager dans l’armée malgré les propositions qui lui sont faites. Le souvenir de l’âpreté des combats, l’angoisse et la mort de ses camarades dans de terribles souffrances l’ont détourné de la guerre.
Il revient sur la description du sabotage au sein des ateliers SNCF en précisant les techniques et les risques encourus.
Il évoque son retour à la vie active au sein de la SNCF. Puis il termine sur le silence concernant cette période après la guerre, notamment dans les relations avec son père. Ce n’est qu’à sa retraite qu’il a commencé à parler de Résistance, à la demande de sa fille.
  • Témoin(s) :
    Galtié Christian En savoir plus

    Christian Galtié est née en 1921 à Périgueux dans une famille de cheminots. Sa mère décède alors qu'il est encore très jeune, et après une formation de tourneur-fraiseur il est employé aux ateliers de la Société nationale des chemins de fers français à Périgueux. Engagé dans une unité du génie en 1939, il est mis en congés d'armistice en 1942 et reprend son emploi à la SNCF. Rapidement recruté par le réseau Résistance-fer, il organise le sabotage du matériel roulant. Repéré, il est déplacé à Brive puis rejoint un maquis de Dordogne où il a en charge le sabotage. Engagé dans une unité de l'armée française, il participe à la libération de Toulouse, puis est dirigé sur le front de l'Atlantique. Grièvement blessé à Vendays (Gironde), il passe plusieurs semaines dans un hôpital de campagne avant de reprendre le combat en Allemagne. À la libération, il refuse de s'engager dans l'armée et reprend son activité professionnelle à la SNCF.

  • Description :

    Entretien réalisé le 23 mars 2009 à Périgueux. Durée : 1 h 39 min 58 s

  • Sujet(s) :
    8e régiment d'infanterie, Armée française, Arrestation, Autorité d'occupation, Équipement matériel, Francs-tireurs et partisans français (FTPF), Maquis, Milice française, Mouvement ouvrier, Parachutage, Résistance-Fer, Ricco, groupe (FTPF), Sabotage, Société nationale des chemins de fer français (SNCF), Syndicat, Victor, groupe (Armée secrète)
  • Lieu(x) :
    Agonac, Allemagne, Bergerac, Brive (Corrèze), Chapelle-Faucher, la, Coulaures, Gourdon (Lot), Lesparre-Médoc (Gironde), Palatinat (Allemagne), Périgueux, Poches de l'Atlantique, Pointe-de-Grave (Gironde), Toulouse (Haute-Garonne)
  • Evénement(s) :
    Libération (1944-1945)
  • Personne(s) citée(s) :
    Chapdeville Guillaume, Georges Félix (dit Pasteur), Lanxade (frères), Zurcher (sergent)
  • Cote :
    14 AV 8-9

Photos

Toutes les pistes audio de ce témoignage

  • Présentation
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    Présentation de Christian Galtié et de sa famille. Sa profession au moment de la déclaration de la guerre en 1939.
  • L'engagement politique de son père
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    Son père était cheminot, et a participé aux mouvements de grève des années 1920.
  • Premières années : de l'enfance au Paris-Orléans
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    Christian Galtié évoque son enfance, le décès de sa mère et son absence auprès des enfants. Il parle de ses études au lycée Albert Claveille à Périgueux. Il s'engage dans l'Armée de 1940 à 1942 et suit un peloton de sous-officier. À la dissolution de l'armée française en 1942, il est employé comme ajusteur aux ateliers du Paris-Orléans à Périgueux. Il décrit la tradition syndicale qui y règne.
  • Premiers contacts avec Résistance-Fer
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    Christian Galtié entre au sein de ce mouvement clandestin par l'intermédiaire de Guillaume Chapdeville et des frères Lanxade. Il décrit les actions du mouvement : le sabotage. Pour les besoins de la Résistance Christian Galtié procède au vol de la carte de milicien d'un cheminot, ce qui a pour conséquence d'entrainer sa mutation à la gare de Brive par sécurité. Il reçoit le soutien de son père pour ses actions.
  • Une formation décisive dans l'Armée française
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    Il est incorporé au 7e régiment du génie à Avignon puis au 1er régiment du génie à Bergerac. Il précise le contenu de sa formation d'élève sous-officier qui lui sera utile dans la Résistance. Il livre des informations quant à la nature de l'armement de la Résistance.
  • Son groupe de sabotage (organisation et matériel)
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    Récit du sabotage du pont routier de Coulaures en 1944 afin de ralentir la division "Das Reich" et de la saisie d'argent dans une poste pour le compte de la Résistance. Précisions apportée quant à la qualité de l'armement, les parachutages et l'arrivée de formateurs britanniques.
  • Conditions d'entrée en résistance et missions
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    Il parle de son entrée dans la Résistance et décrit ses missions (sabotage du matériel roulant, des rails et ponts). Puis il explique son passage à la clandestinité en mai 1944. Il évoque les risques encourus par la population lors des opérations, et l'organisation des sabotages par le mouvement résistance-fer (techniques de sabotage).
  • Considérations sur la guerre
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    Les exécutions et la mort d'un milicien. Réflexion sur la guerre et l'éthique.
  • Engagement et rôle au sein des FTP
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    Les fonctions de Christian Galtié dans le groupe Ricco des Francs-tireurs et partisans, dirigé par Antoine puis Parouty. Description de son départ et de son entrée dans le groupe à La Chapelle-Faucher. Sa première mission : saisir une camionnette pour le mettre à l'épreuve.
  • Du groupe Victor au 8e régiment d'infanterie
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    Après son intégration au groupe Victor, il fait le récit de son parcours dans l'armée française, au 8e régiment d'infanterie. Il participe à la libération de Gourdon (prise de la gendarmerie), et de Toulouse. Il évoque le sort des femmes tondues, ses missions dans la ville (opérations de police, arrestations de miliciens) et un exemple d'incompréhension de la population.
  • Le front de l'Atlantique, les blessures
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    Récit de son engagement sur le front de l'Atlantique. Le transfert vers la Pointe-de-Grave (Gironde) où il commande un corps-franc qui a pour mission de prendre contact avec l'ennemi. Il fait le récit d'une patrouille nocturne au cours de laquelle il est blessé et un de ses hommes de son trouve la mort. Sa blessure et son évacuation.
  • Hôpital militaire et convalescence
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    Description et fonctionnement de l'hôpital militaire de campagne de Lesparre-Médoc, puis de sa convalescence à Périgueux. Il parle de l'émotion de son père lors de son retour sur le front de Royan.
  • Occupation de l'Allemagne et démobilisation
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    Les réactions hostiles des enfants d'un village, puis la relève de soldats canadiens. L'organisation d'un repas de baptême collectif des hommes de Christian Galtié. Sa démobilisation en octobre 1945.
  • Refus du réengagement et souvenirs du sergent Zurcher
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    Il explique les raisons de son refus de s'engager dans l'armée française et d'intégrer une école d'officier. Puis il parle de la recherche du corps du sergent Zürcher par la gendarmerie après la Libération.
  • Le silence sur l'action passée, la guerre d'Indochine
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    Le silence gardé de nombreuses années durant sur son activité de résistant. Réflexion sur la guerre d'Indochine vécue comme une guerre d'occupation.
  • Retour à la vie civile
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    Il parle de la fondation de sa famille et de la formation professionnelle à la SNCF.
  • Technique du sabotage
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    Les techniques de sabotages du matériel aux ateliers de la SNCF, le matériel visé et les risques encourus.
  • Retour sur son départ des ateliers de Périgueux et son entrée au maquis
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    Après avoir saisi la carte d'un milicien à Périgueux, il est transféré à Brive par sécurité. Il parle de ses activités à Brive, et de sa fuite après une altercation dangereuse avec des soldats allemands. Le retour à Périgueux et son départ pour le maquis dans la région d'Agonac.
  • Risques et dangers, souvenir de Félix Georges
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    Un exemple d'imprudence qui conduit Christian Galtié à quitter Périgueux, et le rôle de Félix Georges dit Pasteur au mouvement résistance-fer.
  • Les cheminots dans la guerre et la notion d'engagement
    En savoir plus
    Christian Galtié souligne le silence et la complicité de certains cadres des ateliers sur la question des sabotages. Réflexion sur l'engagement de la SNCF dans l'effort de guerre allemand et sur l'engagement dans la Résistance et le patriotisme.
  • Des relations familiales marquées par la guerre
    En savoir plus
    Les relations de Christian Galtié avec son père au sujet de la Résistance, fondées sur le silence. Les divergences de point de vue politique avec ses tantes.